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Leur société
Manifestations du 13 juin : la jeunesse au rendez-vous
Le 13 juin, partout en France, des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté contre le racisme et les violences policières, à l’appel du collectif Justice et vérité pour Adama. À Paris, la place de la République était remplie, sa statue ornée d’une grande banderole : « Au pays des Lumières éteintes, le racisme brille. »
Les manifestants, de toutes origines et majoritairement jeunes, étaient nombreux à avoir fait le déplacement depuis la banlieue parisienne. Mais des manifestations avaient aussi lieu dans de nombreuses villes. Pour beaucoup, c’était leur première manifestation, et ils tenaient à être là pour exprimer leur soif de justice et de changement.
Les noms de George Floyd et d’Adama Traoré figuraient sur d’innombrables pancartes et tee-shirts. Mais les slogans évoquaient aussi les violences policières commises lors des manifestations de gilets jaunes. Des jeunes brandissaient les noms de Zineb Redouane, octogénaire marseillaise morte en décembre 2018 après avoir été touchée par un tir de grenade lacrymogène en fermant ses volets ; ou de Geneviève Legay, militante de 73 ans blessée à la tête à Nice. Des pancartes rappelaient la complicité active de tout l’appareil d’État avec les policiers auteurs de violences. Çà et là on pouvait lire des citations de militants contre la ségrégation aux États-Unis, comme Martin Luther King ou Malcolm X, ou de militants contre l’apartheid en Afrique du Sud.
La préfecture de police de Paris, après avoir demandé aux commerçants de baisser leur rideau sur le parcours prévu, a finalement empêché la manifestation d’avancer, forçant les manifestants à stationner et à s’entasser sur la place. L’extrême droite identitaire déployait sur un des immeubles attenants à la place une gigantesque banderole, que des habitants de l’immeuble se sont heureusement chargés de faire tomber, sous les applaudissements des manifestants !
Au travers des manifestations contre les violences policières, une fraction de la jeunesse exprime son indignation contre un appareil d’État impitoyable envers les classes populaires, quelle que soit la couleur de la peau. Au-delà, pointe la révolte contre une société fondamentalement injuste et violente envers les classes populaires.