Du Covid-19 à la crise de 2020 : les inégalités hommes-femmes se creusent19/05/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/05/P5_Mere_celibataire_pauvre_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C44%2C500%2C325_crop_detail.jpg

La société en crise

Du Covid-19 à la crise de 2020 : les inégalités hommes-femmes se creusent

Le confinement et la situation de pandémie, comme toutes les crises, tendent à accentuer les inégalités de la société et les inégalités entre hommes et femmes ne sont pas épargnées.

Illustration - les inégalités hommes-femmes se creusent

En 2019, un institut européen mesurait qu’en France 87,4 % des femmes en couple avec enfants consacraient au moins une heure par jour à la cuisine et au ménage, contre 25,5 % des hommes dans la même situation. La pandémie n’a pas amélioré les choses. Mais ses conséquences se sont aussi particulièrement fait sentir pour les mères célibataires. Elles représentent 83 % des parents isolés. Pendant la pandémie, 430 000 familles monoparentales, donc une majorité de femmes, ont sollicité un arrêt de travail pour pouvoir garder les enfants à domicile. Pour celles en télétravail, la situation a été encore plus compliquée.

Pour la suite et la crise qui menace, la reprise devrait être encore plus difficile pour les femmes. En 2008, ce sont les secteurs de l’industrie et du bâtiment, plus masculins, qui ont été les plus touchés. Cette fois, le secteur des services, plus féminin, est davantage menacé. Déjà, les femmes occupant 70 % des emplois dans le secteur de la santé, elles ont été plus exposées au virus. Quant aux secteurs où le déconfinement n’est pas encore effectif comme le tourisme, l’hôtellerie-restauration ou la vente, la place des femmes y est aussi importante. Elles représentent 84 % des emplois dans l’hôtellerie et 57 % dans les cafés-restaurants, 64 % dans la vente.

En temps dits normaux, les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes et elles ont toujours plus de mal qu’eux à retrouver un emploi, notamment du fait de responsabilités familiales plus fortes. En outre, les politiques d’austérité qui ont suivi 2008 ont entraîné un délabrement des services publics, ce qui a freiné l’emploi des femmes, dans des secteurs comme celui de la petite enfance.

Pour les mêmes raisons, les femmes sont plus que les hommes en travail à temps partiel ou à la maison. En Europe cette situation concerne une femme sur dix, contre un homme sur cent. Et cet écart pourrait se creuser si la crise des Ehpad, révélée par le Covid, amenait plus de familles à choisir l’aide à domicile. Actuellement, en France, 33 % des femmes de 50 à 64 ans aident une personne âgée à domicile contre 20 % d’hommes.

La crise pèse sur les plus opprimés et donc sur les femmes.

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