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La société en crise
Le scandale des tests
Mardi 26 avril en présentant son plan de déconfinement, Édouard Philippe avait fièrement annoncé : « protéger, tester, isoler ». Mais à l’approche du 11 mai ce tryptique a déjà perdu un de ses volets, à savoir « tester ».
On attendait chaque soir une carte du pays prenant en compte trois critères : la circulation du virus, les capacités hospitalières et celles en matière de tests, sans préciser si l’on parlait de tests virologiques, comportant un prélèvement nasal avec écouvillon, ou sérologiques, faits à partir d’une prise de sang. Mais depuis jeudi 30 avril, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, ne parle jamais des tests et il faudra attendre le 7 mai pour savoir s’ils seront disponibles. Pourtant le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé fin mars l’achat de cinq millions de tests virologiques et dit que, dès le 11 mai, on procéderait à 700 000 tests virologiques par semaine.
Mais pour les tests comme pour les masques, il y a loin des discours à la réalité et il faut maintenant expliquer pourquoi, faute de disposer de tests, il faudra apprendre à s’en passer…. La Haute Autorité de santé (HAS), une antenne gouvernementale qui n’est en rien indépendante, devra donc « justifier » scientifiquement le fait de se passer des tests sérologiques…
On sait pourtant depuis des semaines que dans les pays qui ont le mieux contrôlé la pandémie comme la Corée du Sud ou l’Allemagne, l’usage massif des tests a été systématique. Après le scandale des masques se profile celui des tests ?