Côte d’Ivoire : les méfaits du virus et ceux du système05/05/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/05/2701.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte d’Ivoire : les méfaits du virus et ceux du système

Dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) dénoncent l’aggravation de la situation liée à l’épidémie en Côte d’Ivoire.

Le ralentissement de l’activité économique provoque déjà une augmentation du nombre de gens sans source de revenu. Ceux qui se débrouillaient pour survivre en faisant du petit commerce sur les trottoirs ou dans de minuscules gargotes, le peuvent de moins en moins ou plus du tout à cause du couvre-feu et des restrictions du confinement. Trouver chaque jour quelque chose pour nourrir sa famille est devenu un problème de plus en plus difficile à surmonter pour un nombre grandissant de personnes.

En pleine épidémie de coronavirus, le quartier Abobo Sagbé subit une pénurie d’eau potable. Alors que les autorités recommandent fortement le lavage régulier des mains, le respect des mesures d’hygiène, elles laissent tout un quartier sans eau courante.

Les habitants de ce quartier vivent ce calvaire depuis plusieurs mois mais en cette période de crise sanitaire aiguë cela devient encore plus criant. Sous prétexte de lutte contre la fraude, la Sodeci, entreprise de gestion de l’eau dont un des principaux actionnaires est l’assureur français AXA, mène la bagarre contre les points d’eau où les habitants s’approvisionnent habituellement. Résultat, le prix du bidon d’eau de 25 litres a doublé, en passant de 25 à 50 francs CFA. Ceux qui sont éloignés n’ont d’autre choix que d’avoir recours aux pousse-pousse. Le prix du chargement de dix bidons est passé de 1 000 à 1 500 F. Dans ces conditions, comment appliquer convenablement l’hygiène nécessaire face à l’épidémie ?

Le niveau d’insécurité a bondi dans les quartiers populaires depuis l’instauration du couvre-feu, de 21 heures à 5 heures du matin. Pour ne pas se faire surprendre, les gens s’empressent de rentrer chez eux. C’est le moment que choisissent les agresseurs pour opérer. Ils agressent les passants, cassent les commerces et braquent des domiciles sans que les policiers censés patrouiller n’interviennent…

La presse fait état chaque jour de la multiplication de braquages de domiciles en plein couvre-feu, c’est-à-dire au moment où les policiers sont les seuls à être dehors. Les réseaux sociaux sont pleins d’images montrant la bestialité de ces forces de répression sur des gens qui auraient violé le couvre-feu. Pendant ce temps, des malfrats sévissent sans être inquiétés. De plus en plus de gens commencent à soupçonner la complicité des policiers et des bandits. Comment s’en étonner ?

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