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Dans les entreprises
La lutte de classe continue
Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin, se pose en bon samaritain en expliquant qu’il ferait des efforts en diminuant de 25 % sa rémunération fixe pour avril et mai.
En 2018, Menegaux, qui n’était pas encore PDG, touchait en tout 1,2 million pour l’année – dont la moitié seulement dite fixe, et le PDG d’alors, Senard, plus de 4 Millions, dont un quart seulement en fixe. Après ce geste publicitaire, il pourrait donc rester au PDG actuel entre 30 et 60 000 euros pour boucler les mois d’avril et mai.
Par contre, pour les salariés c’est une autre histoire. Les ouvriers se voient imposer la suppression de 10 jours de congés annuels, y compris ceux qui reviendront d’arrêt pour garde d’enfant. Les employés passés en télétravail n’y échapperont pas non plus, le patron pouvant leur imposer jusqu’à 14 jours d’ici fin avril.
Cerise sur le gâteau, Michelin voulait aussi supprimer, aux cadres et à une grande partie des employés et techniciens, les maigres augmentations de salaires qu’il avait annoncées pour cette année. Il n’a pas pu obtenir d’accord majoritaire des syndicats. Revanchard, il annonce déjà qu’il se rattrapera sur celles de 2021. Et il ose leur demander d’y renoncer volontairement pour « témoigner leur solidarité à l’égard de leurs collègues des autres pays qui n’auront pas d’augmentation et/ou leur volonté de contribuer à préserver la trésorerie du Groupe dans ce contexte de crise. »
Avec un bénéfice record de 1,7 milliard d’euros en 2019, Michelin pourrait payer tous les salaires, l’intégralité des jours de fermeture et ne pas toucher aux congés !