Le Maire aux actionnaires : couvrez ce dividende...01/04/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/04/P5_panneaux_confinement_profits_2_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

La société en crise

Le Maire aux actionnaires : couvrez ce dividende...

Alors que la loi d’urgence sanitaire permettra au patronat d’augmenter les heures de travail, de disposer des congés des salariés, d’imposer des journées de RTT en lieu et place du chômage partiel, le gouvernement se devait de ne pas laisser croire que les sacrifices et les efforts ne sont demandés qu’aux travailleurs.

Illustration - couvrez ce dividende...

Mais si aux travailleurs on impose, au patronat et aux actionnaires on propose. Ainsi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a d’abord appelé les grands groupes à faire preuve de retenue dans le versement des dividendes pour l’exercice de l’année 2019. Puis il a annoncé que ceux qui, verseraient des dividendes malgré cet appel à la bonne volonté du gouvernement, seraient pénalisés en devant rembourser, avec pénalités, les aides publiques qui leur auraient été distribuées.

En fait, il y a du tartuffe dans l’air, et de tout côté. Bien des groupes, par exemple Airbus, ont décidé de laisser « confiné » dans leur trésorerie ce qui devait être versé aux actionnaires, sans attendre la recommandation gouvernementale et en attendant des jours meilleurs.

D’autres ont maintenu l’échéance des versements, comme le groupe Publicis, ou Suez à hauteur de 408 millions d’euros. Ce serait aussi le cas de STMicroelectronics, dont l’État français est un important actionnaire, qui s’apprête à distribuer 220 millions de dollars en dividendes. Les menaces de Le Maire de priver ces entreprises d’aides publiques ou de les leur faire rembourser, que seront-elles devenues dans quelques mois ?

Quel que soit le choix adopté par les groupes industriels ou bancaires dans le versement des dividendes, les actionnaires, et parmi eux les plus gros, n’auront guère à se serrer ceinture : dans les deux dernières années, et sans remonter plus loin, ce sont quelque cent milliards d’euros qui leur ont été distribués. De toute façon, les trésors accumulés par les entreprises sur le dos des salariés ne vont pas disparaître et resteront en réserve pour garantir à la machine à profits de continuer à tourner.

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