Recherche : faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait25/03/20202020Journal/medias/journalarticle/images/2020/03/P7_2017_10_10_Manif_Fonct_publ_16_C_LO_1.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

La société en crise

Recherche : faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait

« La crise du Covid-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d’investir massivement pour le long terme. J’ai décidé d’augmenter de 5 milliards d’euros notre effort de recherche, effort inédit depuis la période de l’après-guerre », a déclaré Macron en rendant visite à l’institut Pasteur à Paris, le 19 mars. C’est de l’esbrouffe.

Illustration - faites ce que je dis,  pas ce que j’ai fait

La nécessité de trouver à court terme un traitement et à moyen terme un vaccin met en effet la recherche médicale sous pression de résultats dans la course de vitesse contre le coronavirus. Mais s’il y a nécessité de financements à long terme, l’État a fait l’inverse ces dernières années : la disette budgétaire a affaibli les laboratoires de la recherche publique. Avec comme conséquences de gâcher l’énergie des scientifiques dans une incessante recherche de crédits, ainsi que d’empêcher nombre d’étudiants de devenir chercheurs par manque de recrutement.

Alors cinq milliards, ça paraît beaucoup. Mais cette somme sera étalée sur dix ans et elle ne permettra même pas de consacrer 1 % du PIB à la recherche publique, qui est pourtant un des objectifs de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche en discussion avant la crise du coronavirus. Dans cette loi, le gouvernement prévoit d’ailleurs que le budget pour la recherche au sein des entreprises privées, notamment le crédit impôt-recherche, atteigne le double, soit 2 % du PIB, ce qui est autant de moins consacré à la recherche fondamentale.

La recherche comme l’hôpital public ont été désorganisés par la politique propatronale des gouvernements. Sonner la mobilisation générale au dernier moment ne rattrapera pas le temps perdu.

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