- Accueil
- Lutte ouvrière n°2695
- Ehpad : un abandon monstrueux
La société en crise
Ehpad : un abandon monstrueux
Dans une résidence pour personnes âgées du sud des Vosges qui compte 163 lits, une vingtaine de résidents sont morts. De nombreux employés sont eux-mêmes malades. D’autres établissements connaissent des situations dramatiques semblables. Ce ne sont malheureusement que quelques exemples de ce qui risque de se produire partout où l’épidémie se répand.
Aujourd’hui, dans nombre des 7 000 Ehpad du pays, le personnel peu nombreux ne dispose souvent pas de masques ou de gel hydroalcoolique et risque bien de transmettre le virus d’une personne fragile à une autre. Macron dans son discours du 16 mars a parlé de protéger les personnes vulnérables mais c’est tout le contraire qui est fait. Des gériatres ont estimé qu’il faudrait 500 000 masques par jour dans ce secteur et le ministre de la Santé a promis qu’il les fournirait quand il y aurait des personnes symptomatiques, c’est-à-dire trop tard.
La situation des Ehpad était bien souvent lamentable, même avant l’épidémie. Une grande partie est privée. Leurs propriétaires font des profits considérables au prix d’un manque de personnel et de conditions médiocres pour les pensionnaires. La situation n’est pas meilleure dans les structures publiques qui ont toutes été soumises aux économies et à l’austérité.
Le personnel, débordé en temps normal, va devoir gérer sans matériel la situation comme il pourra. On va au devant de milliers de victimes. La responsabilité est partagée entre le gouvernement et les propriétaires de ces Ephad. Seules les bonnes volontés et l’énergie du personnel, des familles et des voisins ont pu quelques temps limiter les dégâts.