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Dans le monde
Afrique : le virus de l’impérialisme
Le 22 mars, l’épidémie de Covid-19 s’était déclarée en Afrique dans 42 pays sur 54. Introduite par des voyageurs venant d’Europe, la maladie semble commencer sa propagation. Les premières mesures de confinement ou de fermeture de lieux publics ont été prises par les autorités d’un bout à l’autre du continent pour tenter de l’enrayer.
En Afrique, le coronavirus peut faire des ravages dans des proportions incomparables à ce qui se passe en Europe. La pauvreté rend l’inactivité et le confinement impossibles car une proportion importante de la population des villes vit au jour le jour, de l’économie informelle. La diffusion du virus se combat par le lavage des mains. Mais sur 1,3 milliard d’habitants en Afrique, quelque 320 millions sont privés d’eau potable. 60 % des 470 millions d’Africains qui vivent en ville s’entassent dans des bidonvilles où la pénurie d’eau est chronique.
Les pays d’Afrique sont démunis en équipements médicaux. En Afrique de l’Ouest, on ne compte que 0,3 lit d’hôpital pour 1 000 habitants contre 7 en France par exemple. Il sera impossible, faute d’équipement, de porter assistance aux malades en détresse respiratoire. L’hospitalisation ou même le contact avec un médecin sont impossibles pour la grande majorité des Africains, parce que ce sont des pauvres. Et comment porter assistance aux millions de déplacés et de migrants intérieurs entassés dans des camps ? Pour ceux du Sahel, les soldats de l’opération Barkhane avec leur équipement et leur logistique de pays riche ne seront d’aucun secours.
« L’Afrique doit se préparer au pire », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est bien la pauvreté à laquelle les grandes puissances impérialistes l’ont condamnée qui risque de décupler la gravité de la maladie en Afrique.
Elle y fera plus de ravages, parce que depuis plus d’un siècle le continent africain est pillé et dépecé par ces puissances et par les trusts des matières premières, du transport ou des produits agricoles avec la complicité des potentats ou dictateurs locaux.