La colère a éclaté à l’occasion des négociations salariales, après que la direction a proposé une augmentation de... 0 %. Alors même que l’entreprise a fait des profits et appartient à un groupe richissime contrôlé par trois familles, dont les ­Peugeot, c’était l’insulte de trop. Cela fait des années que les conditions de travail se dégradent : tentative de supprimer les pauses café sous prétexte d’abus, travailleurs poussés à la porte, puis heures supplémentaires imposées pour compenser le manque de personnel, harcèlement des ouvriers pour travailler plus... Les motifs de mécontentement se sont amoncelés.

Depuis des années il n’y avait pas eu de grève dans l’usine, et la direction pensait avoir les mains libres. Grosse erreur ! La colère accumulée s’est exprimée d’un seul coup, à la surprise de nombreux travailleurs qui ne pensaient pas que leurs collègues suivraient. Beaucoup sont conscients que la situation se dégrade, chacun voit que bien des entreprises ferment, que les attaques contre le monde du travail se multiplient et qu’il leur faut engager la lutte pour inverser la vapeur. Les liens de solidarité créés dans la lutte sont un acquis supplémentaire.