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- Lutte ouvrière n°2692
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Dans les entreprises
Renault-Flins : effectifs insuffisants et salaires bloqués, ça ne passe pas
Le 14 février, la direction du groupe Renault a annoncé des suppressions d’emplois et d’éventuelles fermetures d’usines. Cela a suscité l’inquiétude des travailleurs, mais pas la résignation.
Mardi 3 mars, au lieu de prendre leur poste à 5 h 24, presque tous les travailleurs de production des Presses de l’usine de Flins se sont rejoints à la salle de pause. Ils savaient qu’ils allaient écourter la nuit des cadres et tenaient à leur reposer la question des coefficients bloqués et du manque d’effectifs.
Déjà au mois d’octobre, plusieurs dizaines de travailleurs avaient débrayé et défilé dans l’usine. Suite à cela, certains seulement ont obtenu de petites augmentations, mais cela a permis de voir qu’un débrayage pouvait être plus efficace que des années de bons et loyaux services. La direction n’avait cédé que le minimum, alors qu’elle demande toujours plus de travail, de polyvalence, de savoir-faire. Des travailleurs conduisent des installations robotisées en restant payés comme au premier jour de leur embauche. D’autres n’ont pas eu la moindre évolution depuis dix, quinze, vingt ans. Les cadres n’en disent pas moins aux jeunes d’être patients, et les jeunes comme les plus anciens ne veulent plus entendre ce discours. Ils en ont assez des fins de mois dans le rouge.
La direction a promis de regarder les problèmes au cas par cas. Elle cherche bien sûr à diviser, mais tous ont compris que ce qui compte est le rapport de force collectif.
Déjà, vendredi matin 28 février en Tôlerie, tous les travailleurs en CDI du secteur des ouvrants (portes, capots…) avaient débrayé pour refuser les postes trop chargés. Chacun a pris la parole pour dire ce qui n’allait pas, que les postes n’étaient pas tenables. C’était répété depuis des mois, mais le débrayage a beaucoup amélioré l’écoute de la direction. Une bonne raison pour insister encore !