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Dans les entreprises
Roissy aéroport : grève au ménage
Depuis le 17 février, à l’aéroport de Roissy, une quarantaine de salariés de l’entreprise de nettoyage Gimn’s (Groupe 3S) sont en grève. Ces anciens salariés de TFN sont affectés au terminal 4.
« On s’est réveillé », disent-ils. Il y a un mois, ils avaient déposé leurs revendications, menaçant de faire grève s’ils n’avaient pas de réponse. La direction n’ayant pas cru bon d’en donner une, ils sont en grève. « Et on en est fier », disent-ils. Ils veulent un 13e mois, une prime de vacances de 50 % du salaire, le passage des temps partiels en temps pleins et la régularisation des contrats. Ils n’ont ni prime de panier ni indemnités kilométriques.
Aussitôt la grève déclenchée, la direction a fait appel à des intérimaires, ce qui est illégal et a été dénoncé. À la première négociation, elle a proposé une prime de panier plus de trois fois inférieure à celle de l’entreprise de nettoyage GSF. Il n’était pas question pour les grévistes de se contenter de miettes.
Aéroport de Paris est le principal donneur d’ordres de ces sous-traitants. Il serait plus simple d’avoir une seule entreprise de ménage à l’aéroport de Roissy, avec du personnel embauché directement par ADP. Des centaines de salariés pourraient avoir le même contrat, les mêmes salaires, les mêmes primes. À l’inverse, ADP sous-traite et saucissonne toutes ces entreprises, qui se partagent les marchés du ménage. Elles renégocient les contrats tous les trois ou quatre ans, tirant les prix toujours plus bas, aux dépens des salariés. Les compagnies aériennes telles que Air France ou American Airlines ont d’ailleurs aussi leurs sous-traitants. Tous négocient les tarifs à la baisse à chaque appel d’offres : bagagistes, sûreté, agents d’accueil, la quasi-totalité des métiers de l’aéroport sont ainsi sous-traités.
Face à cette situation, le personnel de ménage de Gimn’s a ainsi répondu par la grève, une première dans l’équipe. C’est visiblement la voie à suivre puisqu’ils ont obtenu une augmentation de la prime panier à 5 euros, un accord d’intéressement avec minimum de 300 euros et la transformation de deux temps partiels en temps plein.