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- Lutte ouvrière n°2688
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Dans les entreprises
Université d'Aix-Marseille : les agents du nettoyage se sont fait respecter
En cause, les économies drastiques imposées par l’université, qui a supprimé des postes d’agents de nettoyage fonctionnaires et sous-traité l’essentiel des locaux à une entreprise de propreté, Arc-en-ciel. Loin de l’arc-en-ciel, le quotidien des agents s’était bien assombri, le sous-traitant mettant fin aux CDD et cherchant à imposer une réduction de leurs horaires de travail, et donc de leurs revenus, à plusieurs agents
en CDI depuis des années.
Pour remporter l’appel d’offres, cette entreprise avait proposé un prix inférieur de 200 000 euros à ceux de ses concurrents. Prête à tout pour développer son chiffre d’affaires, en hausse de 97 % sur un an, elle comptait faire trimer doublement les agents, n’hésitant pas à les intimider individuellement pour leur faire accepter de nettoyer en quatre heures ce qu’ils faisaient jusqu’alors en sept. Devant leur résistance et leur refus d’accepter une telle pression, elle engageait une procédure de licenciement contre six agents sur trente-huit.
Le résultat a été la riposte collective des agents. Tous en grève depuis le 27 janvier, ils ont tenu un piquet et rencontré quotidiennement le soutien des étudiants et du personnel de l’université. Ils ont participé à des assemblées générales communes contre l’attaque sur les retraites et se sont joints à la manifestation du mercredi 29 janvier dans les rues de Marseille. Jeudi 30 janvier, ils manifestaient à nouveau devant l’administration de l’université, contraignant le président nouvellement élu à dénoncer le marché passé avec la société Arc-en-ciel et annulant du même coup les procédures de licenciement.
Les agents ont repris le travail dès le lendemain, fiers d’avoir gagné leur dignité dans cette bataille, mais ayant en tête qu’il faudra aussi obtenir les embauches nécessaires. Pour fêter cette première victoire, ils ont donné rendez-vous à tous ceux qui les ont soutenus pour un pique-nique sur le campus. Le futur sous-traitant du nettoyage, comme l’université donneuse d’ordres, devront compter avec la solidarité qui s’est tissée lors de cette mobilisation.