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Électricité : troisième hausse en dix mois
L’électricité augmente le 1er février de 2,4 %. Déjà le 1er juin 2019 elle avait grimpé de 5,9 % et à nouveau le 1er août 2019 de 1,23 %. En tout, cela fait près de 10 % d’augmentation en dix mois exactement. C’est énorme !
Les raisons données sont fantaisistes. Il s’agirait nous dit-on d’assurer l’entretien et le maintien en bon état du parc nucléaire. Il est tout à fait exact que ce problème existe. Mais EDF a de l’argent pour cela, prélevé sur les factures de ses millions de clients. Non seulement EDF a de l’argent, mais la société fait de gros bénéfices, de l’ordre de 2,5 à 3 milliards d’euros par an, et encore 1,2 milliard en 2018, une baisse momentanée, pour des raisons comptables, alors que la production nucléaire et hydraulique était en expansion.
EDF a de quoi assurer l’entretien de ses centrales avec l’argent qu’elle a, et elle dégage même des bénéfices. Alors, pourquoi cette hausse ? C’est qu’EDF n’est pas seule à la mangeoire, il y depuis quelques années les fournisseurs dits alternatifs, c’est-à-dire les concurrents d’EDF, dont les tarifs, sans être tout à fait les mêmes, sont cependant calqués sur ceux d’EDF.
Dix ans après l’ouverture du marché à la concurrence, il existait en 2019 une trentaine de fournisseurs alternatifs, dont la grande majorité ne produisent pas le moindre électron. Pour exister, il leur suffit d’un bureau et d’un téléphone. C’est une prétendue concurrence, au nom de la libre concurrence. Mais, pour que ces concurrents fictifs puissent vivre, il leur faut des tarifs intéressants, avec bien entendu une source d’électricité. C’est pourquoi EDF a l’obligation de leur vendre une partie (et même, actuellement, la quasi-totalité) de son électricité nucléaire.
Ces concurrents alternatifs s’approvisionnent soit chez EDF, soit sur le marché de gros qui existe à l’échelle de l’Europe. Il se trouve que les prix de gros ont beaucoup augmenté en ce moment. Les alternatifs se rabattent donc tous sur le nucléaire d’EDF, qui est totalement dépassé. EDF a l’obligation de vendre 100 térawattheures (milliards de kilowattheures). Les alternatifs en réclament 147 et, finalement, en obtiendront davantage. En même temps les tarifs grimpent et la prétendue concurrence est sauvée au détriment des consommateurs.
En fin de compte, EDF y gagne et les fournisseurs alternatifs encore plus. Cette hausse n’a d’autre objectif que d’assurer les profits d’une bande de spéculateurs aigrefins.