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Leur société
Choose France : Macron reçoit les milliardaires
C’est désormais une habitude : sur la route du forum de Davos, les représentants des grandes entreprises sont invités à faire un petit crochet par Versailles pour le salon Choose France. Lundi 20 janvier, le gouvernement les a donc à nouveau reçus en grande pompe, pour leur vanter l’attractivité de la France.
Les cordons de CRS maintenaient à distance les manifestants venus chercher Macron en son palais, pour continuer à protester contre le saccage des retraites. C’est donc entre gens du même monde et devant un auditoire conquis d’avance que Macron a vanté ses réformes « qui aboutissent à un coût de l’emploi compétitif ». Le même jour, en visite dans les locaux d’AstraZeneca, groupe pharmaceutique anglo-suédois implanté à Dunkerque, il s’est insurgé contre ceux qui « nous farcissent la tête de mauvaises nouvelles » alors que « les bonnes nouvelles sont là, mais elles n’arrivent pas toutes seules. Elles arrivent parce qu’on fait des réformes. »
Ce n’est pas les patrons d’AstraZeneca, de Toyota ou de Coca-Cola qui le contrediront ! Pour eux, les bonnes nouvelles se succèdent : des milliards de cadeaux fiscaux continuent de pleuvoir, entre autres grâce à des dispositifs de crédit d’impôt comme le CIR (crédit impôt recherche) mis en œuvre sous Sarkozy, ou comme le CICE (crédit d’impôt compétitivité emploi) initié par Hollande et pérennisé par Macron. Le gouvernement veille ainsi à détourner le maximum des ressources de l’État vers les grandes entreprises, pour assurer les profits de leurs actionnaires. S’y ajoutent les lois Macron, puis El Khomri et les ordonnances de 2017, qui ont permis, comme le soulignait délicatement un économiste, « d’améliorer le climat des affaires en France, au prix d’une certaine réduction des droits des travailleurs ».
Entre deux plateaux d’amuse-bouche, huit milliards d’euros d’investissements dans l’Hexagone auraient été promis. Le ministre de l’Économie, Le Maire, ne se tenant plus de joie, a exulté : « Pour tous les Français, tous les territoires, cela veut dire plus d’emplois et de prospérité ! » Le mensonge suivant lequel, si c’est bon pour le patronat, ça finira par être bon pour les travailleurs, est démenti par leurs propres chiffres. Ainsi, ces promesses d’investissements ne créeraient pas plus de 250 emplois. C’est moitié moins que le nombre de suppressions annoncées par un seul grand groupe, Auchan, ces dernières semaines.