- Accueil
- Lutte ouvrière n°2682
- Safran – Corbeil : échec au licenciement
Dans les entreprises
Safran – Corbeil : échec au licenciement
À l’usine Safran, située à Corbeil-Essonnes, 3 400 salariés fabriquent des moteurs d’avion civils et militaires. Depuis deux ans, l’ambiance dans l’usine a profondément changé. La direction a décidé de « resserrer les boulons » avec une « tolérance zéro ». Pour ce faire, elle a recruté une DRH aux dents longues.
Avant, un problème qui survenait dans l’atelier était réglé sur place. Aujourd’hui, le moindre prétexte amène à un entretien disciplinaire avec sanction pouvant aller jusqu’au licenciement. Une simple dispute avec un chef devient de « l’insubordination » et est sanctionnée par plusieurs jours de mise à pied. La sanction financière est désormais systématique. Sur la dernière année, il y a eu à Safran-Corbeil, trente-huit entretiens disciplinaires et pas moins de onze licenciements. Du jamais vu, depuis que l’usine existe !
Dans la semaine du 17 au 20 décembre, la énième sanction a provoqué la colère d’une large majorité des salariés de l’atelier. Suite à une altercation entre deux ouvriers, l’un des deux a été tout de suite placé en mise à pied conservatoire. La direction a voulu le dénigrer et le faire passer pour un voyou bagarreur. Étant très apprécié dans l’usine, ce travailleur est connu pour être tout le contraire.
La réaction a été immédiate. À l’annonce de la sanction, un premier débrayage spontané a rassemblé plus de cent personnes pour aller réclamer des comptes à la direction et à la nouvelle DRH. Le jour de l’entretien disciplinaire, en fin d’après-midi, un nouveau rassemblement encore plus important a eu lieu devant les portes de l’usine. L’équipe du matin qui avait débauché quelques heures plus tôt est revenue pour soutenir le travailleur menacé.
Devant la colère des salariés de l’atelier, la direction a remballé son idée de licenciement. Un bel exemple de solidarité à renouveler.