Franc CFA ou Eco : le nom change, pas la réalité26/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/LO2682.jpg.445x577_q85_box-0%2C33%2C668%2C899_crop_detail.jpg

Leur société

Franc CFA ou Eco : le nom change, pas la réalité

Pour donner un peu de chair à la prétendue repentance de Macron sur le colonialisme, son voyage a été l’occasion d’annoncer l’abandon du franc CFA. Son nom même annonce la couleur puisque, avant de signifier monnaie de la Communauté financière africaine, ce franc était celui des Colonies françaises d’Afrique (CFA).

En fait, depuis des mois Paris chaperonne des négociations avec les États de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) – Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo – qui veulent remplacer le franc CFA par une monnaie commune, l’Eco. Si tout se passe comme convenu, dès 2020, les travailleurs de ces pays pourraient recevoir leur maigre salaire en Ecos. Quant à dire que les pays de l’Umoa auront conquis leur liberté financière, c’est une illusion dans ce monde dominé par les pays impérialistes.

Ce n’est d’ailleurs même pas la fin du franc CFA. Un franc CFA sous contrôle de la Banque de France restera en circulation dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, qui regroupe le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad.

Macron, en annonçant le passage à l’Eco pour une partie de la zone CFA, cherchait à se présenter comme ayant rompu avec la Françafrique, à un moment où la contestation de la présence militaire française au Sahel monte dans les populations. Mais, avec ou sans franc CFA, l’armée française et sa puissance de feu restent les meilleurs garants de la défense des intérêts des groupes industriels et financiers qui continuent de saigner les populations africaines.

Partager