Dans l’éducation, les professeurs des écoles sont l’aile marchante du mouvement. Même s’ils sont une minorité à être en grève reconductible, ils parviennent lors des grandes journées de manifestation à rallier près de 80 % de leurs collègues. Du lever du jour à la nuit tombée, ils s’adressent à la population, aux parents d’élèves, avec des tracts rédigés en plusieurs langues, font le tour des écoles. Ils sont partout accueillis avec sympathie.

Chaque matin dès 5 heures, au dépôt d’autobus RATP de Pleyel, enseignants et étudiants viennent en soutien aux machinistes pour essayer d’entraîner les hésitants. Chaque matin aussi, la police intervient pour débloquer le centre. La mêlée se déroule au son du générique de Star Wars que les grévistes mettent sur la sono. Certains policiers confessent ne pas être très motivés et en tout cas pas formés pour ces interventions.

À l’aube du mardi 17 décembre, alors que plus de 150 manifestants étaient regroupés devant le dépôt au son de la fanfare, les forces de police ne parvenant pas à les déloger ont reçu des renforts. Ayant manifestement la consigne de débloquer les accès coûte que coûte, ils ont gazé et matraqué violemment les manifestants, procédant à plusieurs interpellations. Le seul effet a été de renforcer la détermination des grévistes et de leurs soutiens.