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Le chantage de Noël
Au neuvième jour de grève, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a envoyé à tous les cheminots une lettre intitulée : « Appel du président à la solidarité des cheminots durant les fêtes ». Il demande aux grévistes de cesser leur mouvement pour les vacances de Noël au nom de « cet important moment de retrouvailles pour les familles ».
Si le souci de Jean-Pierre Farandou était réellement de satisfaire les usagers des transports, il faudrait plus que la simple pause dans les réorganisations au premier semestre 2020, qu’il présente comme une « décision courageuse » dans son courrier. Car le nombre d’agents de la SNCF est passé de 207 000 en 1990 à 142 000 en 2018, entrainant une dégradation du réseau, des pannes, des retards et des accidents qui empoisonnent au quotidien la vie des voyageurs.
Ce ne sont pas les cheminots qui ont demandé cette réforme des retraites. Comme l’ensemble des grévistes, ils réagissent à une attaque du gouvernement contre leur niveau de vie. Ils n’ont choisi ni le calendrier, ni de se faire attaquer. C’est le gouvernement qui est responsable des trains supprimés, même pendant les vacances de Noël.
Quant aux grévistes, le meilleur cadeau qu’ils puissent faire à leurs enfants est d’imposer le retrait de la réforme des retraites.