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Leur société
Fraude à la TVA : le bal des voleurs
Le gouvernement vient de révéler que l’immense majorité des vendeurs sur les plateformes de commerce en ligne ne paient pas la TVA, cette taxe imposée aux consommateurs par l’État depuis des années et qui renchérit le plus souvent les prix de 20 %.
Cette fraude massive que dénonce le gouvernement n’est en rien une découverte pour lui. Il n’ignore pas que le principe de ces places de marché, dont les principales sont à l’échelle mondiale Amazon, Alibaba, eBay ou en France Cdiscount, Le Bon Coin ou encore Fnac-Darty, est justement de favoriser la multiplication de produits provenant du monde entier, de les centraliser sur un site Internet et d’inciter le consommateur à commander.
Ce type de commerce a connu depuis le début des années 2000 un véritable boom à l’échelle de la planète et fait la fortune de ses propriétaires, à commencer par le patron d’Amazon, qui caracole aujourd’hui dans le peloton de tête des plus grosses fortunes mondiales.
En France, on compte en 2019 plus de 100 000 boutiques en ligne, quatre fois plus qu’il y a deux ans. Rien que sur les plateformes d’Amazon et de Cdiscount, 24 459 vendeurs sont enregistrés. Le problème pour le gouvernement c’est que, sur ce nombre, seuls 538 déclarent leurs ventes en France. Ce qui signifie, a contrario, que 98 % d’entre eux ne reversent pas de TVA, pour un marché évalué sur l’année à 92,6 milliards d’euros par l’Inspection générale des finances. Cela leur permet d’afficher des prix cassés par rapport à leurs concurrents, et cela représente autant de recettes en moins pour le budget de l’État.
Alors, le gouvernement fait marcher ses calculettes fiscales et rêve de récupérer sa part du butin qu’encaissent aujourd’hui Alibaba et les autres grands voleurs du commerce en ligne. Mais le pouvoir d’achat des consommateurs ne risque pas d’en profiter.