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- Lutte ouvrière n°2680
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Le 5 décembre et la suite
Delevoye la main dans le sac
Dans le document censé faire la transparence sur sa situation personnelle, le haut commissaire aux Retraites Jean-Luc Delevoye a omis de déclarer qu’il était administrateur au sein d’un institut de formation de l’assurance.
Certes, il l’était à titre bénévole, mais cela témoigne de liens avec un secteur qui est loin d’être neutre dans la question des retraites. Les compagnies d’assurance lorgnent depuis longtemps les sommes sur lesquelles elles aimeraient mettre la main pour les gérer sous forme de retraites par capitalisation. Et ce n’est pas sans raison qu’elles applaudissent des deux mains le projet du gouvernement. La réduction du montant des pensions qu’il engendrera, même si le gouvernement prétend le contraire, aura pour conséquence de pousser une partie de la population à rechercher de son côté un moyen de s’assurer un complément de retraite.
Delevoye, pour qui cette affaire tombe plutôt mal, s’est défendu en plaidant l’oubli. Il a finalement démissionné de ce poste, pour ne pas donner davantage prise aux accusations. Mais cela ne convaincra personne, et surtout pas ceux qui ont appris par ailleurs qu’il cumule son salaire de haut commissaire, environ 10 000 euros, avec ses pensions du régime général et d’élu local. Il pourrait même y ajouter ses pensions d’ex-député et de sénateur, mais il semble avoir jugé qu’une telle addition de retraites passerait mal pour quelqu’un qui est chargé, entre autres, de faire un sort aux régimes spéciaux. Ce qui ne l’empêche pas, en bon administrateur, d’avoir déjà prévu de les toucher quand il ne sera plus haut commissaire.