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Dans le monde
Syrie : maintien des troupes américaines
Mercredi 15 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec le président turc Erdogan à Washington, Trump a confirmé que des soldats américains étaient restés positionnés à l’est de la Syrie, à proximité de la frontière irakienne. « Nous avons laissé des troupes seulement pour le pétrole », s’est exclamé le président des États-Unis.
La formule a été l’occasion d’une nouvelle passe d’armes entre Trump et le Pentagone. Quand Trump s’exclamait prosaïquement « Nous gardons le pétrole » devant Erdogan, un responsable de l’état-major préférait une formule plus politique : « Je ne dirais pas que la mission est de sécuriser les champs de pétrole. La mission est de vaincre l’État islamique. Sécuriser les champs de pétrole est une tâche subordonnée à cette mission. » Aux États-Unis, actuellement, le président parle comme un soudard et les officiers supérieurs sont obligés de mettre les formes pour faire avaler qu’il serait juste et moral de voir des soldats américains intervenir là où l’impérialisme américain l’exige.
Ce sont quelque 600 soldats américains, dont certains venaient d’Irak avec des engins blindés, qui se sont repositionnés autour de champs de pétrole et de gaz en Syrie, dans les jours mêmes où les forces spéciales américaines abandonnaient les milices kurdes des YPG. Alors que les Kurdes étaient livrés à l’offensive de l’armée turque et que l’occasion était aussi donnée au dictateur syrien el-Assad de renforcer ses positions au nord de la Syrie, il n’était pas question pour les États-Unis de se retirer entièrement du pays. En fait, leur présence militaire s’est même renforcée.
En dehors des opérations, surtout aériennes, contre Daech, les troupes américaines ont déjà mené des engagements d’envergure en Syrie. En février 2018, l’aviation et l’artillerie américaines avaient écrasé une colonne de mercenaires russes, dont 200 avaient été tués, et de soldats syriens qui tentaient de s’emparer d’un champ gazier. Engagé dans sa campagne pour sa réélection, Trump a multiplié les déclarations laissant croire que les soldats américains allaient quitter la Syrie. Mais il n’en est rien, car cette présence militaire permet aux États-Unis de continuer à peser dans cette région stratégique et d’y défendre en particulier les intérêts des grandes compagnies pétrolières américaines. Avec le cynisme qui le caractérise, Trump a bien résumé la politique de l’impérialisme.