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Leur société
Pédophilie dans l’Église : le clergé s’absout
Après bien d’autres, l’Église de France a commencé à se préoccuper des agressions sexuelles commises par des prêtres.
La commission ad hoc a reçu 2 800 témoignages concernant des mineurs confiés à des curés mais aussi des jeunes hommes et femmes soumis à leur autorité. Les évêques, réunis à Lourdes début novembre, ont décidé de proposer un forfait unique aux victimes.
Il s’agit d’une somme d’argent, dont le montant reste à déterminer, qui sera versée par l’Église à toute victime mineure au moment des faits. Elle sera accordée quelle que soit la décision de justice, y compris la prescription, du moment que le prêtre sera reconnu coupable. Un fonds spécial sera abondé par les prêtres et les fidèles volontaires. Il sera demandé aux prêtres coupables d’agressions de verser leur obole.
L’Église aurait bien sûr les moyens financiers de verser des indemnités. Mais payer sur ses fonds ordinaires serait reconnaître la culpabilité de l’institution elle-même, depuis les prêtres pédophiles jusqu’aux évêques qui les ont couverts et, surtout, jusqu’au système qui les engendre ou les attire. Elle demande donc à l’ensemble des catholiques, clercs et laïcs confondus, d’assumer la responsabilité financière et morale de ses turpitudes puisque, disent les évêques, « l’argent est un élément nécessaire pour reconnaître la souffrance des victimes ».
La hiérarchie reste ainsi au-dessus de tout soupçon et infaillible, comme le pape lui-même. S’il y a eu crime, et il aura fallu des années pour l’admettre, c’est à l’ensemble des fidèles de se tenir pour coupables et d’expier. Un peu d’argent guérit toutes les plaies et vaut toutes les indulgences. Cette morale de parasite n’est certes pas propre à l’Église catholique, mais il faut reconnaître qu’en 2 000 ans elle en aura donné de multiples exemples.