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Leur société
Attentat de Bayonne : les pousse-au-crime
Lundi 28 octobre, un octogénaire a tenté de mettre le feu à la mosquée de Bayonne. Surpris par deux personnes qui s’y rendaient, il a tiré, les blessant grièvement. L’hésitation entre geste d’un déséquilibré ou attentat à caractère terroriste a été très vite levée par la justice, pour privilégier la première hypothèse.
Cet individu, ancien candidat du Rassemblement national (RN ex-Front national), a été dépeint en effet comme psychologiquement perturbé, capable de violence dans ses propos et ses écrits, une violence cependant sélective, xénophobe et homophobe.
Premier à réagir, le RN a affirmé que son ex-candidat n’était plus membre du parti depuis longtemps et qu’à l’époque on ne pouvait « déceler la démence et la violence dont il a fait preuve aujourd’hui ». Peut-être, mais quand il s’agit d’agressions perpétrées par des étrangers, le RN préfère dénoncer, au lieu de la démence, « l’ensauvagement » causé par la « submersion migratoire ». C’était le commentaire de Jordan Bardella, eurodéputé RN, en août dernier, lorsqu’un réfugié afghan a attaqué des passants.
Aujourd’hui, Marine Le Pen stigmatise dans l’agression de Bayonne un « acte inqualifiable », selon elle absolument contraire aux valeurs du RN, et elle refuse tout amalgame mettant en cause son parti. Mais le discours xénophobe de l’extrême droite n’est-il pas propre à « ensauvager » des abrutis bien français « de souche » », selon le terme consacré ?
Le gouvernement, comme toute la classe politique, a bien entendu dénoncé cette attaque odieuse. « La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en œuvre pour punir les auteurs et protéger nos compatriotes de confession musulmane », a ajouté Macron.
Mais qui s’empare de toutes les occasions pour braquer un projecteur sur la population immigrée des banlieues, qu’elle soit récente ou de longue date ? Qui a mis l’immigration à l’ordre du jour du Parlement, si ce n’est Macron ? Il a même osé s’apitoyer sur le sort « des classes populaires qui, elles, subissent le chômage, la pauvreté, mais subissent aussi ce sujet », le sujet en question étant les immigrés. Le représentant gouvernemental des patrons licencieurs désigne ainsi aux classes populaires ceux qui devraient être leurs ennemis. Macron n’hésite pas à marcher sur les traces de Le Pen et consorts, pour leur disputer les voix réactionnaires.
Au risque d’attiser la haine qu’il prétend combattre et d’encourager les passages à l’acte de fous xénophobes.