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- Lutte ouvrière n°2672
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Leur société
Manifestation de pompiers : nombreux et en colère
Le 15 octobre, entre sept et dix mille manifestants, dont un grand nombre de pompiers venus de tout le pays, se sont retrouvés à Paris. En grève depuis des mois, ils ont été accueillis avec gaz lacrymogènes et canons à eau.
Les 250 000 pompiers, dont 40 000 professionnels, dénoncent essentiellement le manque d’effectifs et les salaires insuffisants. Pourtant, les interventions se multiplient et, ajoutent-ils depuis des mois, celles-ci consistent très souvent à suppléer aux déficiences des services aux personnes âgées, malades. Le manque de présence médicale, d’ambulanciers, l’engorgement des Urgences hospitalières, les oblige à faire de l’assistance médico-sociale pour laquelle ils ne sont pas assez nombreux. Leurs syndicats précisent, par exemple, que cette année 3 000 jeunes ont réussi le concours mais n’ont pu être recrutés faute de moyens.
La colère vise aussi bien le gouvernement et le ministère de l’Intérieur dont ils dépendent que les collectivités locales qui financent les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS). Or les deux se renvoient la balle.
Outre les problèmes cruciaux d’effectifs, les pompiers s’opposent à la remise en cause de leur retraite, qui leur permet de partir à 57 ans aujourd’hui et qui pourrait passer à 62 ans ! Ils réclament, pour leur salaire, une revalorisation de la prime de feu (28 % du salaire de base, contre 19 % actuellement) à hauteur des primes de risques accordées aux policiers et gendarmes.
Frappés par le mépris du ministre, en déplacement dans l’Aude au moment de la manifestation, ils l’ont hué quand on leur a transmis son refus de répondre. En revanche, Castaner ne les a pas oubliés et a fait donner sa police contre ceux dont les revendications sont plus que légitimes. D’ailleurs, les pompiers ne comptent pas en rester là et leur intersyndicale a déposé des préavis de grève pour poursuivre leur mouvement.