Liban : manifestations contre l’austérité et le pouvoir09/10/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/10/2671.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Liban : manifestations contre l’austérité et le pouvoir

Des manifestations se sont déroulées fin septembre et début octobre au Liban, dans le centre-ville de Beyrouth ainsi qu’à Tripoli, à Saïda et Baalbeck. La corruption des dirigeants, la vie chère et l’austérité étaient dénoncées par des manifestants réunis à l’appel des réseaux sociaux et de partis ou associations d’opposition, tels Amal, Saaba ou al-Wahi.

« Révolution », « On a faim » et « Le peuple veut la chute du régime », pouvait-on entendre, clairement en référence aux slogans des manifestants des « printemps arabes ». La mise en accusation des politiciens au pouvoir, de la corruption, de leur propension à puiser dans les fonds publics, traduit la dégradation de la situation économique d’une grande partie de la population. « On travaille jour et nuit pour survivre », « On ne peut plus payer les soins de santé », relevaient des manifestants. Le président Aoun et le Premier ministre Hariri étaient ciblés, mais la colère se dirigeait surtout contre les mesures d’austérité pesant sur les plus pauvres, le chômage (qui toucherait 46 % de la population active) et les multiples difficultés quotidiennes.

En effet, outre l’augmentation récente de la TVA, la population doit supporter de lourds impôts indirects (taxes sur les importations et les télécommunications). Le prix du kilowatt est en hausse. L’eau courante et l’électricité fréquemment coupées, obligeant les usagers à recourir à des générateurs privés payants, l’effondrement de la valeur de la livre libanaise et la pénurie de dollars, devenus nécessaires dans de nombreux échanges : tout concourt à exaspérer le mécontentement de la population laborieuse, à qui le pouvoir et la finance font payer le prix d’une dette d’État colossale.

Ceux qui sont descendus dans la rue ont voulu exprimer leur colère contre l’incurie du pouvoir au service d’une bourgeoisie locale infatuée, et face au mépris des dirigeants internationaux, dont Macron, qui suspendent leurs promesses d’aides à des mesures d’austérité supplémentaires.

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