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- Lutte ouvrière n°2669
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Courriers de l’Aube – Reims : une grève victorieuse !
Après avoir fait une première grève le mercredi 11 septembre, 18 des 35 salariés des Courriers de l’Aube de Reims ont remis cela la semaine suivante. Ils entendaient dénoncer leurs conditions de travail et le nouvel accord d’entreprise mis en place par la direction.
Cette entreprise, basée à Troyes, est une filiale du groupe Transdev travaillant en sous-traitance de la Citura (transports urbains de Reims, employant 600 salariés) qui appartient au même groupe. Les chauffeurs des Courriers de l’Aube, en faisant pourtant le même travail, gagnent plusieurs centaines d’euros en moins.
Pendant toute la semaine, la direction a joué le pourrissement, avançant sur certaines revendications avant de les retirer, faisant à chaque fois un chantage à la reprise du travail. Face à elle, elle a trouvé des travailleurs qui sont restés unis, décidant collectivement de leur grève et des actions à mener. Ils se sont rendus ainsi à la collectivité du Grand Reims, délégataire de ce marché public au groupe Transdev, pour dénoncer le dumping social dont elle est complice. Ils ont distribué des tracts au centre-ville et la population exprimait sa solidarité en versant à la caisse de grève, tout comme les chauffeurs de la Citura, qui affirmaient eux aussi leur soutien par des coups de klaxon.
Vendredi 20 septembre au soir, après avoir compris que les grévistes seraient encore plus nombreux la semaine suivante, la direction a finalement cédé. Les services des chauffeurs seront revus, les primes de jours fériés et dimanches sont maintenues et d’autres sont augmentées. En tout, les travailleurs gagneront environ mille euros brut de plus par an. Et, alors qu’elle s’y refusait, la direction paiera deux journées de grève sur les cinq, tandis que les retenues des autres journées seront lissées sur plusieurs mois.
Surtout, les chauffeurs des Courriers de l’Aube ont retrouvé leur dignité face à une direction qui les méprisait. Comme le disait l’un des grévistes : « Avant, quand j’arrivais au dépôt, je rasais les murs, aujourd’hui j’ai retrouvé ma fierté. » Cette grève était une première et a créé des liens de camaraderie forts, tous sentant qu’ils se sont fait respecter.