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Dans les entreprises
Banques : leur avenir et le nôtre
« C’est vous l’avenir », prétendait il y a quelques mois une publicité de la Société générale, au moment même où ses dirigeants annonçaient 1 600 suppressions d’emplois dans le monde. Comme ses concurrentes, la banque a continué à soigner l’avenir de ses seuls actionnaires et vient d’annoncer 530 nouvelles suppressions de postes en France.
Les mastodontes de la finance agissent en meute : le même jour, la deuxième banque allemande, Commerzbank, signalait son intention de supprimer 200 agences dans le monde et 4 300 emplois, et ce à la suite d’un plan quinquennal de réduction de 9 600 autres emplois.
Cet été, c’étaient la Deutsche Bank puis la britannique HSBC qui annonçaient des milliers de suppressions d’emplois. La seconde a d’ailleurs l’intention de se séparer en bloc de sa banque de détail en France, avec ses 300 agences et ses 3 000 salariés.
La Barclays, qui a déjà rayé 3 000 postes il y a quelques mois, poursuit dans ce sens. La première française, BNP Paribas, fait de même, en supprimant 500 postes en France et en faisant fondre sa filiale belge Fortis de 2 200 emplois et de près de la moitié de ses agences. En Espagne, Santander et CaixaBank suppriment à elles deux plus de 5 000 emplois.
Au total, les banques européennes menacent 44 000 salariés. Des centaines de milliers restants se retrouveront parfois écartelés entre plusieurs postes, ou devront se reconvertir dans l’urgence et sans moyens. Pourquoi ? Leurs bénéfices s’énoncent toujours en milliards d’euros : au cours du 2e trimestre, plus de 1,05 milliard pour la Société générale ; 271 millions pour la Commerzbank et 2,46 milliards pour BNP Paribas, en hausse de plus de 3 %.
En fait, la rentabilité des grandes banques serait à la peine, car les taux d’intérêt bas les privent des marges substantielles d’il y a encore dix ans. Pire, les taux négatifs pèsent sur leur activité de dépôt. Les capitalistes industriels dorment sur leurs liquidités et les échanges commerciaux, pour cause de Brexit ou tensions américano-asiatiques, sont prudents.
Sauver les meubles, c’est-à-dire le profit des actionnaires, passe donc, comme pour tous les parasites de l’économie humaine, par la chasse aux coûts, dont la suppression de centaines d’agences plus proches des petits clients, jugées non rentables, que les banquiers remplacent par des automates ou ferment.
Ces économies de personnel se cumulent avec celles réalisées dans les services centraux, ou la suppression de certaines activités.
L’avenir que forgent les banques est fait de concurrence entre elles et de chômage. Quant au leur, il devrait consister, selon les termes de Marx et Engels, en une fusion en « une banque nationale, dont le capital appartiendra à l’État et qui jouira d’un monopole exclusif ».