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Leur société
Baisse programmée des pensions
En présentant le 18 juillet son projet de réforme des retraites, le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye a mis en avant neuf cas types : Leila, assistante de direction ; Laurent, vendeur et chômeur ; Inès, vendeuse à temps partiel ; Thomas, graphiste ; etc.
Selon les calculs de Delevoye, la réforme est presque toujours avantageuse. Par exemple Marine, qui a travaillé comme développeuse web depuis l’âge de 22 ans, aurait dans le nouveau système une pension supérieure, qu’elle parte à 62 ans ou 64 ans. Mais un collectif composé d’économistes, d’experts et de fonctionnaires, baptisé reformedesretraites.fr, a repris trois des cas types et a refait les calculs.
Ce collectif dénonce une entourloupe du gouvernement, le rapport s’étant appuyé sur des données tronquées. Il examine trois cas de salariés ayant travaillé de l’âge de 22 ans à celui de 64 ans, sur deux générations : des salariés nés en 1961, d’autres nés en 1990. Un salarié du privé partait avec 72,5 % de son dernier salaire avant la « réforme » ; maintenant, ce sera avec seulement 55,8 %. Un employé au smic qui avait une retraite correspondant à 81,6 % de son dernier salaire ne touchera plus que 64,8 %. Et un fonctionnaire de catégorie B qui partait avec 64,1 % ne recevra plus que 54,4 % de son dernier salaire. Dans les trois cas, la réforme représente un recul. Pour avoir le même niveau de pension qu’un salarié né en 1961, un salarié né en 1990 devrait travailler jusqu’à trois ans et demi de plus, toutes choses étant égales par ailleurs.
Le collectif conclut que la réforme va « entraîner une baisse considérable des taux de remplacement par rapport à aujourd’hui », ajoutant que cette baisse sera pire que celle causée par les réformes Balladur (1993), Fillon (2003) et Touraine (2014).
C’est un recul du montant des pensions qui se prépare, pour tous, régimes spéciaux ou pas. Sauf si les travailleurs y mettent le holà.