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Allemagne : Deliveroo, licenciements express
La plateforme Internet de livraison de repas Deliveroo a quitté l’Allemagne au soir du 16 août, abandonnant 1 100 livreurs à vélo et 100 employés, ainsi que les nombreux restaurateurs dont elle distribuait les plats.
Installé dans le pays depuis quatre ans, Deliveroo ne fonctionnait plus depuis un an que dans cinq grandes villes : Berlin, Hambourg, Munich, Francfort et Cologne. Il reconnaît aujourd’hui sa défaite dans la « guerre des pizzas », et laisse le monopole du secteur à Lieferando, dont beaucoup de salariés n’ont que des minijobs plafonnés à 450 euros par mois.
Les livreurs de Deliveroo ont été prévenus lundi 12 août que leur travail s’arrêtait en fin de semaine. Travailleurs indépendants, ils devaient payer eux-mêmes téléphone, tenue, sac isotherme, vélo et, pour ceux qui voulaient une protection sociale, caisse de retraite et assurance santé et accidents. N’ayant pas droit au chômage, ils doivent maintenant se retrouver d’urgence un travail, car Deliveroo ne promet qu’une maigre indemnisation, en fonction des revenus du dernier mois et à condition de renoncer à tout recours en justice.
Deliveroo incarne l’entreprise capitaliste rêvée par les patrons : investissement quasi nul, peu de salariés fixes. Cela permet d’ouvrir ou de fermer en un clin d’œil, tout en faisant entre-temps le maximum de profit sur le travail des livreurs.
Une telle entreprise peut bien succomber dans la concurrence entre capitalistes, comme Deliveroo en Allemagne, cela ne lui coûte à peu près rien. Il existe un autre écueil, le seul dangereux pour le capital : la résistance des travailleurs, sur qui tout repose.