Demandeurs d’asile : un tourment quotidien de plus13/08/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/08/2663.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Demandeurs d’asile : un tourment quotidien de plus

En septembre, la carte bancaire que l’Office français de l’immigration et l’intégration (OFII) remet aux demandeurs d’asile dont le dossier est en traitement ne permettra plus d’effectuer de retraits en liquide. Elle servira uniquement à effectuer des paiements.

Jusqu’à présent, les titulaires de la carte pouvaient effectuer trois retraits par mois, dans la limite de l’allocation de demandeur d’asile (ADA).

Cette allocation est le seul revenu dont disposent les réfugiés pendant l’examen de leur demande d’asile. Ils n’ont ni le droit de travailler, ni droit à aucune autre allocation, comme par exemple l’APL. Le montant de l’ADA est très faible et dégressif : 6,80 euros par jour pour une seule personne, 17 euros pour une famille de quatre.

Du fait de leur situation les demandeurs d’asile sont très souvent obligés d’effectuer des paiements en liquide. Par exemple leur logement, quand ils en trouvent un, est souvent payé au noir. Cette décision va rendre encore plus difficile leur quotidien, mais le directeur de l’OFII ose la justifier en expliquant que « la manipulation d’argent liquide expose le demandeur d’asile à des phénomènes comme le vol ou le racket ». Ce serait donc, bien entendu, pour leur bien.

Cette décision s’inscrit en réalité dans la droite ligne de la loi baptisée « Pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie » adoptée en septembre 2018. Celle-ci diminuait les délais de dépôt de demande d’asile et de recours, et augmentait la durée d’enfermement dans les centres de rétention. Le ministère de l’Intérieur et ses divers organismes, Ofii, Ofpra, etc., cherchent à rendre la situation des réfugiés plus difficile, pour les dissuader de rester.

Et, au-delà, cette mesure s’inscrit dans la lignée de toute la politique criminelle européenne, qui finance des régimes comme la Turquie, le Niger ou les chefs de guerre libyens, pour qu’ils bloquent eux-mêmes le trajet des migrants, en les parquant dans des camps ou des prisons, voire en les torturant.

Partager