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Migrants : de Macron à Salvini, une même politique criminelle
Un nouveau naufrage, le plus meurtrier à ce jour, a eu lieu au large des côtes libyennes le 25 juillet. Selon les témoignages de survivants recueillis par Médecins sans frontières, 400 migrants se trouvaient à bord de trois bateaux arrimés les uns aux autres. Une centaine de migrants auraient pu être secourus, mais au moins autant sont portés disparus.
Le même jour, 140 migrants ont été secourus par des vedettes des gardes-côtes italiens. Neuf d’entre eux, dont une femme enceinte et sa famille, ont été évacués pour raisons médicales vers l’île de Lampedusa. Mais, face au refus du gouvernement italien de laisser débarquer les autres, ceux-ci sont condamnés à attendre depuis le 28 juillet dans des conditions de plus en plus difficiles et précaires sur le navire des gardes-côtes, le Gregoretti, mouillé dans le port militaire d’Augusta en Sicile.
Comme d’autres avant eux, ces 131 migrants sont victimes de la politique du ministre d’extrême droite italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, qui saisit toutes les occasions pour renforcer auprès de son électorat son image d’homme à poigne. La démagogie de Salvini est confortée auprès de l’opinion publique italienne par l’attitude des autres États de l’Union européenne (UE), qui refusent de mettre concrètement en œuvre une solidarité à cette échelle pour accueillir les migrants. La palme de l’hypocrisie revient incontestablement à Macron, qui prétend se donner une image de progressiste s’opposant au nationalisme de Salvini, alors que sa politique vise à rendre plus difficiles l’entrée et le séjour pour tous ceux qui cherchent à trouver refuge en France.
Dernière illustration de cette attitude, Macron s’est réjoui de pouvoir annoncer le 22 juillet un accord de principe entre 14 États de l’UE, censé mettre en place un « mécanisme de solidarité » d’accueil des migrants. Mais, au-delà de ces déclarations générales, comme l’a dénoncé le président de France terre d’asile, il n’y a pas d’actes. Il soulignait notamment à juste titre que le port de Marseille continue de rester fermé aux navires des ONG ayant recueilli des migrants à leur bord. Face à cette hypocrisie, Salvini a beau jeu de déclarer qu’il ne laissera débarquer les migrants du Gregoretti qu’avec un plan précis et chiffré pour les répartir dans d’autres pays de l’UE.
Les dirigeants européens n’ont pas attendu que Salvini devienne ministre pour réduire les moyens consacrés au sauvetage en mer, pour tenter d’empêcher les ONG de prêter secours aux naufragés, et pour financer les gardes-côtes libyens qui, quand ils ne laissent pas les migrants se noyer, les conduisent dans des camps où ils sont torturés et réduits à l’esclavage.
Macron et Salvini incarnent la même politique inhumaine et criminelle qui consiste à fermer les portes de l’UE devant les milliers de femmes et d’hommes jetés sur les routes de l’exil, les condamnant ainsi à risquer toujours davantage leur vie.