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Affaire Legay : le zèle d’un procureur
Le procureur de la République de Nice a reconnu avoir menti le 25 mars dernier en affirmant que Geneviève Legay, une manifestante septuagénaire grièvement blessée, n’avait pas été en contact avec les forces de l’ordre.
Le 23 mars, il avait pourtant assisté à la charge de la police depuis le centre de supervision et ses nombreux écrans de surveillance. Il avait même pu constater le refus des gendarmes de charger la foule pacifique sur ordre du commissaire Souchi, ordre qu’ils jugeaient disproportionné. Le procureur justifie son mensonge aujourd’hui devant sa hiérarchie, disant n’avoir pas voulu mettre le président Macron dans l’embarras « avec des divergences trop importantes » entre les versions.
En effet Emmanuel Macron, quelques heures avant la conférence de presse du procureur, avait exonéré les forces de l’ordre de toute responsabilité et s’était même permis de faire la morale, souhaitant « une forme de sagesse » à la septuagénaire toujours à l’hôpital.
Ce procureur a donc dû reconnaître qu’il est aux ordres du pouvoir et que sa vision de la justice et de la vérité s’adapte en toutes circonstances à ce que déclare le chef de l’État. Et, non content de mentir, il a fait en sorte que l’enquête corrobore ses déclarations : pour couvrir le commissaire, il a confié l’enquête à la compagne de ce même commissaire.
Malheureusement pour lui, tout cela s’est vu et a été dénoncé, l’obligeant à reconnaître sa tentative de travestir la vérité. Mais si, en plus d’obéir au pouvoir, il faut le faire dans la finesse…