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- Lutte ouvrière n°2660
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Leur société
Un minimum loin du compte
Parmi les propositions de Delevoye, il y a la fixation du « minimum contributif » ou « minimum de retraite » à 85 % du smic, au lieu de 81 % aujourd’hui. Ce minimum concerne les assurés qui ont travaillé toute leur vie (soit, d’après le projet de loi, 43 années à partir de 2025, mais pas avant 64 ans) mais qui ont peu cotisé, ou ceux qui dépassent l’âge de la retraite à taux plein (67 ans pour les travailleurs nés en 1955 et après). Cette augmentation est censée bénéficier tout particulièrement aux temps partiels imposés, qui touchent surtout les femmes, et aux agriculteurs, pour qui le minimum de retraite actuel n’est qu’à 75 % du smic.
Cela restera malgré tout un montant très faible, indexé sur le smic, mais le smic lui-même est déjà largement insuffisant pour vivre correctement.
En 2018, le minimum de retraite a concerné environ 4 800 000 retraités. Et il faut rappeler que beaucoup de travailleurs ne remplissent même pas les critères pour y avoir droit. Ils bénéficient alors du « minimum vieillesse », une allocation portant actuellement la retraite à 868 euros pour une personne seule. Faisant comme s’il n’y avait pas de chômage, comme si ceux qui touchaient uniquement ce minimum vieillesse l’avaient mérité, Delevoye a le culot de prétendre que fixer le minimum retraite à 85 % du smic « permettra de valoriser le travail en marquant un écart plus significatif qu’aujourd’hui avec le minimum vieillesse. »
Ce n’est ni avec ce mépris ni avec des mesurettes, qui ne compensent absolument pas les reculs du projet de loi, que le gouvernement convaincra qu’il se soucie des retraités.