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Dans le monde
Trump : en campagne avec la peau des immigrés
Trump a lancé sa campagne pour les élections présidentielles de 2020. Comme la précédente, elle sera très à droite et spécialement anti-immigrés et antimigrants.
Ainsi, il a menacé sur tweeter fin juin : « La semaine prochaine l’ICE (la police migratoire des États-Unis) va commencer à expulser les millions d’étrangers illégaux qui sont entrés de manière illicite aux États-Unis sans papiers. »
Trump a finalement repoussé son opération. Les expulsions massives n’ont apparemment pas eu lieu. Par contre, des centaines de manifestations de soutien aux sans-papiers ont été organisées dans les jours précédents. Par calcul électoral, les maires démocrates de Chicago, New York ou Atlanta, s’y sont plus ou moins associés en rappelant aux sans-papiers leurs droits. Si la police frappe à leur porte, ils ne sont pas tenus d’ouvrir, à moins qu’elle n’ait un mandat.
Trump a répondu par une surenchère raciste et xénophobe en invitant les quatre femmes de couleur, élues démocrates au Congrès, à « retourner dans leur pays […] ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité ».
Il sait très bien qu’il ne peut pas déporter des « millions » de gens. Il compte gagner des voix en ciblant les migrants, qu’il accuse d’être responsables de la criminalité, et en faisant des démonstrations visibles et si possible spectaculaires avec la peau de ces gens. Si les expulsions sont en fait moins nombreuses que lorsque les démocrates gouvernaient, des dizaines de milliers de migrants sont actuellement détenus aux frontières des États-Unis. Des dizaines meurent chaque semaine en tentant de traverser le Rio Grande qui sépare le Mexique des États-Unis, comme ce jeune père salvadorien et sa fille de deux ans, retrouvés noyés, blottis l’un contre l’autre, comme la presse l’a montré il y a quelques semaines.