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Leur société
Loi Santé : quand la santé ne va pas, rien ne va
Le Sénat a voté le 16 juillet le texte définitif de la loi Santé, présenté par la ministre Agnès Buzyn. Cette loi est un fourre-tout qui ne contient pas ce qui serait pourtant essentiel pour assurer un meilleur système de santé pour toute la population : un financement à la hauteur des besoins.
Une des tromperies incluses dans cette loi est le label « hôpitaux de proximité » qui sera décerné à plus de 500 établissements qui ont vu leurs services de chirurgie, d’urgence ou de maternité fermer ces dernières années, sur ordre du gouvernement. Surtout situés dans des petites villes, ils ne peuvent pratiquement plus s’occuper que de médecine générale, de gériatrie et de réadaptation. Pour la population, les autres soins hospitaliers, tout aussi nécessaires, se sont éloignés. On a vu mieux en termes de proximité…
Les déserts médicaux, malgré ce que prétend la ministre, ne seront pas résorbés de sitôt. Car si elle a beaucoup communiqué sur la fin du numerus clausus – la limitation du nombre d’étudiants admis à faire des études de médecine – elle a sciemment omis de préciser que c’était le numerus clausus national qui prenait fin. En effet, la loi prévoit que ce seront les facultés de médecine, avec les Agences régionales de santé, qui décideront du nombre d’étudiants à former, donc du numerus clausus régional. Ce n’est pas demain que les patients trouveront facilement des médecins quand ils en ont besoin.
Ce n’est donc pas cette loi qui changera grand-chose en matière d’accès aux soins. Pour la population, le reste à charge pour se soigner ne peut qu’augmenter. Quant au personnel hospitalier, il ne peut compter que sur sa mobilisation, comme celle qui touche les services d’urgence depuis plusieurs mois, pour imposer au gouvernement d’investir de véritables moyens financiers dans des hôpitaux qui en ont bien besoin.