À travers la campagne01/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2648.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections européennes

À travers la campagne

Lors de la réunion publique de Jean-Pierre Mercier au Havre, le 26 avril, plusieurs gilets jaunes ont pris la parole pour dire qu’avec Lutte ouvrière, ils avaient « la lutte en commun », mais en demandant quand est-ce que Lutte ouvrière allait rejoindre le mouvement, parce que ce qu’il faut maintenant, c’est « tout foutre en l’air ».

Jean-Pierre a salué la lutte et la ténacité des gilets jaunes, mais expliqué qu’à terme, « ce n’est pas l’occupation des ronds-points ni les manifestations le samedi qui vont faire réellement peur à ceux qui dirigent la société, c’est-à-dire les ultra-riches, les Pinault, Arnault, Peugeot, Bolloré. Occuper les ronds-points, c’est bien… mais occuper les usines, c’est mieux, parce que c’est là que se fabrique le profit de ces gens-là ».

À Hendaye le 27 avril, la première personne à intervenir après l’introduction de Jean-Pierre a dénoncé l’agonie sans fin du capitalisme et sa certitude d’un prochain krach boursier, sa crainte d’une crise climatique menaçant l’avenir de l’humanité. Cet intervenant a poursuivi en disant redouter la violence, aussi bien celle de l’État que celle des mouvements de contestation. Beaucoup dans la salle ont réagi vivement : « La violence, on la subit tous les jours » ; « Il y a de la violence parce que le système est à bout de course. »

Jean-Pierre a répondu : « Nous, on mise sur les travailleurs pour changer le fonctionnement de l’économie. Est-ce que ça se passera dans le calme ou la violence ? On ne prône pas la violence pour la violence. Ce qu’il faut surtout, c’est que les travailleurs s’organisent ; ce qui manque, c’est un parti ouvrier pour cela. »

Un autre intervenant a raconté sa vie de travailleur intérimaire dans les années 1990 ; il disait que d’année en année, d’entreprise en entreprise et parfois d’une région à l’autre, il avait été témoin de la dégradation de la condition ouvrière. Engagé dans le combat des chômeurs ou sur le terrain du logement, il revendiquait un meilleur partage des richesses. Jean-Pierre était entièrement d’accord sur l’évolution des conditions de travail ; par contre sur la revendication de mieux partager les richesses, il a répondu : « C’est celui qui tient le couteau qui fait le partage et nous, ce que nous voulons, c’est nous emparer du couteau », ajoutant que la bourgeoisie ne partagerait rien et qu’il faudrait lui enlever la propriété de ses entreprises.

Un dernier intervenant a demandé pourquoi nous ne faisions pas une union de toute la gauche, dont il excluait le PS. À propos du PCF, Jean-Pierre a rappelé qu’il fallait se souvenir, alors que la privatisation d’Aéroport de Paris était à l’ordre du jour, que c’était Gayssot, ministre PCF des Transports sous Jospin-Chirac, qui avait ouvert le trafic aérien au privé. « À chaque fois que la gauche est passée au gouvernement, on en a pris plein la tête et ça a été démoralisant pour les militants eux-mêmes. Nous ne voulons pas entretenir les illusions électorales. C’est ça qui a anéanti les idées de lutte de classe dans la tête des travailleurs. »

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