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Dans le monde
Arabie saoudite : un régime sanguinaire
Mardi 23 avril, le gouvernement saoudien a renoué avec les exécutions de masse, en décapitant 36 personnes, et sa barbarie est allée jusqu’à crucifier un dernier condamné, portant à 104 le nombre d’exécutés depuis janvier. Parmi eux, trois étaient mineurs au moment de leur procès.
Sur ces 37, 33 ont été accusés d’avoir adopté « la pensée terroriste extrémiste », « formé des cellules terroristes » et « de sédition confessionnelle », en fait parce qu’ils sont de confession chiite et donc, pour cela, accusés d’être liés à l’Iran.
Le régime prend ainsi le risque de voir de nouveau la minorité sunnite d’Iran subir des représailles, comme cela avait été le cas en 2016, lorsque le régime saoudien avait exécuté, parmi 46 autres condamnés, le cheikh al-Nimr, une figure de l’islam chiite. Mais cela, le gouvernement saoudien n’en a cure.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Mohammed ben Salmane, le prince héritier saoudien, le régime interdit toute opposition politique : l’accusation de terrorisme est régulièrement utilisée pour emprisonner des opposants. C’est d’autant plus hypocrite que le régime a soutenu et aidé financièrement des groupes terroristes, en Syrie notamment. Ces exécutions barbares sont destinées à museler un peu plus la minorité chiite et, au-delà, toute la population saoudienne.
Cette politique est possible parce que l’Arabie saoudite est un allié important des États-Unis et de la France dans la région, États dont les gouvernements ferment les yeux sur ces exactions et apportent à la monarchie saoudienne un appui indéfectible.
L’Arabie saoudite est dirigée par des dictateurs sanguinaires et rétrogrades. Mais les dirigeants des prétendues démocraties qui les soutiennent ne valent pas mieux.