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- Lutte ouvrière n°2647
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Dans les entreprises
PSA-Rennes : objectif productivité
À l’occasion d’une visite à Rennes, le « superviseur » des usines de Sochaux, de Rennes et d’Eisenach en Allemagne a accepté de rencontrer des représentants de l’Entente, un regroupement de syndicalistes autour du SIA, héritier du syndicat patronal CSL.
Ce monsieur a pour objectif de tirer le maximum de rendement financier de ces usines qui, en jargon patronal, sont qualifiées de « cluster », c’est-à-dire une grappe. Il s’agit donc pour lui de vendanger afin que, tel du jus de raisin, l’argent coule à flots dans l’escarcelle de ses employeurs.
Et il n’y va pas en douceur. Selon ses interlocuteurs syndicaux, il explique qu’il faut transformer l’usine de Rennes en « avion de chasse le plus performant », un chasseur de profit et une machine à détruire la santé des travailleurs.
Cette usine produisait, il y a quelques années, 400 000 voitures par an avec un effectif de 10 000 ouvriers. L’objectif de ce zélé serviteur de la famille Peugeot est de lui faire sortir 150 000 voitures avec quelque 2 500 ouvriers. Cela représente une augmentation de 50 % de la productivité par travailleur.
Mais pour lui, cette productivité ne peut pas venir d’améliorations techniques de l’outil de travail. Selon lui, PSA n’en aurait pas les moyens ! Il aurait dit clairement qu’il n’est pas question d’investir, alors que sa sacro-sainte production est régulièrement perturbée par des pannes de machines qui entraînent des rallongements d’horaires et des samedis travaillés systématiques. Cela est particulièrement criant au Ferrage où le matériel est sous-dimensionné et vieillissant.
Ce superviseur compte donc sur la « bonne volonté », « l’esprit d’équipe », pour sortir l’usine de ce qu’il qualifie de « morosité » pour dire que beaucoup de travailleurs viennent à l’usine avec la peur au ventre, une fatigue physique évidente. Cette situation entraîne de nombreux accidents, dont certains d’une grande gravité.
Voilà comment ce représentant du patron annonce la couleur. En fait d’esprit d’équipe, les salariés qui vivent au jour le jour une exploitation de plus en plus violente devront l’avoir entre eux, quel que soit le type de contrat de travail de chacun, pour imposer au patronat des reculs à ses prétentions.