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Dans les entreprises
Lactalis : pollueur et pas payeur
La fromagerie de Saint-Just-de-Claix en Isère, qui produit des Saint-Félicien et des Saint-Marcellin, rachetée en 2011 par Lactalis, vient d’être condamnée à 50 000 euros d’amende pour pollution.
Le montant est dérisoire, pour ce géant de l’agroalimentaire qui a mis la main sur les profits de l’usine sans prendre en charge le traitement de ses rejets.
Cela fait des dizaines d’années que la municipalité et des associations pour la défense de l’environnement cherchent à obliger l’Étoile du Vercors à traiter ses déchets. L’entreprise évacue en eaux usées l’équivalent d’une ville de 8 000 à 15 000 habitants. Une station d’épuration a même été construite pour 22 millions d’euros par l’État. Le prix de raccordement était proportionnellement quatre fois moins cher que pour un particulier, mais c’était encore trop pour Lactalis, qui a refusé de s’y connecter. Après avoir tenté de faire appel à la justice et à l’État, le maire du village a dû céder et autoriser Lactalis à construire sa propre station d’épuration, pour traiter ses eaux usées à sa manière, après avoir pollué des années en toute impunité. L’amende à laquelle l’entreprise a finalement été condamnée ne représente même pas un dixième de la somme que Lactalis aurait dû payer depuis 2011.
« Plus on monte, plus c’est compliqué », a déclaré le maire à propos des soutiens qu’il avait recherchés auprès de l’État. Les gouvernements savent faire de grandes déclarations sur l’écologie et faire la morale à la population sur les comportements individuels qu’elle devrait avoir pour préserver l’environnement. Mais les vrais pollueurs industriels peuvent agir en toute impunité.