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Hôpitaux de Paris : mobilisation aux urgences
À l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), depuis le 15 avril, la plupart des services d’accueil des urgences se sont déclarés en grève, à la suite de l’hôpital Saint-Antoine.
Les grévistes réclament des effectifs en aides-soignants et en infirmiers ainsi que l’ajout de brancardiers dans toutes les équipes, une revalorisation de salaire de 300 euros mensuels et l’embauche des CDD. Des banderoles, des affiches et des stickers décorent les entrées des urgences.
À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, par exemple, le patient qui arrive aux urgences remarque qu’il y a beaucoup de monde : des malades attendent avec leur famille et le personnel va et vient dans tous les sens. Des travaux occupent un espace central dans la zone intérieure et gênent toute la circulation, empêchant de bien voir les patients et de les surveiller correctement.
Le personnel craint de se retrouver dans la situation de Lariboisière, qui avait entraîné le décès d’une patiente en décembre dernier. Le manque de matériel oblige à courir se dépanner à droite et à gauche. Il peut manquer des seringues, des aiguilles, des tubulures, des thermomètres. Avec un seul agent pour s’occuper des commandes, du rangement des palettes et du remplissage des placards des box, c’est mission impossible.
L’absence de brancardiers oblige aides-soignants et infirmières à amener les patients à la radio, au scanner, etc. Pendant ce temps, ceux qui restent doivent s’occuper de tout, des repas, des soins, des changes, du nettoyage des box.
Beaucoup de patients accueillis aux urgences doivent ensuite être hospitalisés, soit directement dans un service spécialisé (cardiologie, pneumologie…) s’il y a de la place, soit dans l’unité d’hospitalisation de courte durée avant un transfert ailleurs : domicile, clinique, hospitalisation. Du coup, il y a beaucoup d’entrées et de sorties pour une même chambre et il faut des bras pour s’en occuper.
Or, le sous-effectif quotidien n’est même pas comblé par les quelques renforts envoyés chaque jour : il manque quand même une dizaine de personnes sur environ soixante-dix en journée. Cela provoque des changements de planning, des heures supplémentaires et un turn-over dans les équipes, qui ajoutent du stress.
La situation est devenue ingérable et le mécontentement s’est accumulé d’autant plus que le nombre de passages aux urgences augmente sans cesse dans l’ensemble de l’AP-HP.
Jusqu’ici la direction générale n’a pas donné satisfaction aux revendications du mouvement. Les 61 postes accordés, à se partager entre tous les services d’urgence, semblent ridicules. La direction n’en poursuit pas moins son plan de suppressions de lits et de postes, un millier par an. Par ailleurs, la revalorisation de 65 euros mensuels et la prime ponctuelle de 250 euros, qu’elle propose actuellement, sont encore loin des 300 euros mensuels revendiqués.
Le mouvement bénéficie de la sympathie de l’ensemble des travailleurs de l’hôpital, car la situation scandaleuse des urgences reflète celle des autres services hospitaliers.