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- Lutte ouvrière n°2646
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RATP – ligne 13 : les trains ne passent pas, les sanctions non plus !
Beaucoup de voyageurs franciliens connaissent la ligne 13 et ses problèmes incessants. La ligne est saturée, le matériel vétuste. La réponse de la direction à cette situation est de mettre toujours plus la pression sur les conducteurs et de les sanctionner. Mais la dernière sanction n’est pas passée et a déclenché la grève.
La ligne 13 du métro parisien est la plus chargée aux heures de pointe, et ce malgré des investissements coûteux, mais arrivant toujours trop tard pour permettre d’absorber l’affluence des voyageurs, qui ne cesse d’augmenter. Cet état permanent de saturation, qui s’ajoute à la vétusté des installations et des trains, fait que le moindre incident a des conséquences sur la circulation des trains, voire bloque entièrement la ligne.
Sur cette ligne difficile, la direction de la RATP ne trouve rien d’autre que de mettre sans cesse un peu plus les conducteurs sous pression, en durcissant les sanctions à la moindre erreur. Ceux qui résistent pour faire respecter la réglementation sur les conditions de travail des conducteurs, quand la direction tente de les contourner, ne sont pas non plus épargnés : pour eux, c’est aussi la sanction pour « refus d’obéissance ».
La dernière en date n’est pas passée. Lorsque le conducteur a été convoqué, le 1eravril, pour un entretien en vue d’une sanction, il était accompagné d’une dizaine de collègues. Ceux-ci ont averti la direction qu’ils ne laisseraient pas passer la sanction sans réagir. En effet ils se sont très vite organisés et ont décidé la grève pour le 12 avril. Ils ont fait de l’agitation auprès de leurs collègues par tous les moyens, discussions, tracts, téléphone, réseaux sociaux…
La direction, d’autant plus inquiète que les travailleurs de la ligne s’organisaient eux-mêmes, a dépêché deux cadres dans le terminus afin d’essayer d’enrayer le mouvement. Ils n’ont rien trouvé de mieux que de tenter d’intimider un autre conducteur, en faisant savoir qu’ils avaient l’intention de le sanctionner aussi, pour abandon de poste. L’intimidation n’a pas marché, bien au contraire, et le 12 avril la grève a été un succès, avec une trentaine de grévistes.
La direction a dû faire venir de nombreux conducteurs de la réserve générale (des conducteurs qu’elle paie un peu plus et à qui elle fait systématiquement appel en cas de grève) pour faire tourner la ligne. L’encadrement faisait triste mine et les grévistes présents avaient « la pêche » !
La politique de la RATP consistant à durcir les sanctions ne se limite pas aux conducteurs : les agents de station, les chefs de départ (agents responsables du mouvement des trains), etc., sont eux aussi concernés. Elle voudrait ainsi rendre les travailleurs plus dociles, sous prétexte de résister à l’ouverture prochaine à la concurrence. Mais là, elle est tombée sur un os.