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Leur société
Millionnaires : aux PDG, les actionnaires reconnaissants
Le PDG d’Airbus s’apprête à toucher 1,3 million d’euros de retraite annuelle. À cette somme s’ajoutent une clause de non-concurrence de 3,2 millions d’euros et 7,3 millions d’actions versés par les actionnaires d’Airbus reconnaissants envers leur serviteur qui a supprimé 3 700 emplois. Dans le même temps, le groupe Renault a fait savoir qu’il refusait de verser la retraite dite chapeau de 770 000 euros par an que devait toucher son ex-PDG Carlos Ghosn.
Ces annonces ont amené le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à réagir. Sur BFM-TV, il s’est ainsi élevé contre « un capitalisme d’un autre temps ». Il a annoncé qu’une ordonnance inscrite dans la loi Pacte limitera ces retraites-chapeaux à 30 % du salaire annuel antérieur.
Si Bruno Le Maire s’est senti obligé d’annoncer une telle mesure, c’est que ces sommes faramineuses font désordre, alors que le gouvernement discute de l’éventualité de repousser l’âge de départ à la retraite. Et alors qu’un million de retraités touchent moins de 1 000 euros par mois.
Quant à légiférer à ce sujet, cela ne changera pas grand-chose : les actionnaires trouveront toujours le moyen de récompenser grassement leurs hauts cadres, par exemple en leur offrant des paquets d’actions avant leur retraite. Et il n’est même pas sûr qu’une telle ordonnance passe dans la loi Pacte. En effet, la dernière tentative pour encadrer les retraites-chapeau date de novembre 2015 : le gouvernement, dont le ministre de l’Économie était Macron, voulait taxer les retraites-chapeau les plus élevées. Sans succès, puisque la loi avait été retoquée par le Conseil constitutionnel. Car, pour protéger les nantis, il existe une série de barrières. Bruno Le Maire le sait pertinemment, qui en dresse tous les jours.