Hôpital privé du Confluent – Nantes : en grève pour les salaires et les effectifs03/04/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/04/P12_Clinique_Confluent_Nantes_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital privé du Confluent – Nantes : en grève pour les salaires et les effectifs

Lundi 1er avril, le personnel de l’hôpital privé du Confluent, à Nantes, a commencé une grève pour les effectifs et les salaires. Plus de 620 salariés, sur un effectif total de 1 150, avaient signé le registre des grévistes en début d’après-midi.

Illustration - en grève pour les salaires et les effectifs

Dans la matinée, les tours effectués par le cortège des grévistes autour d’un grand rond-point à côté de la clinique ont permis de recueillir des encouragements, klaxons, poings levés et paroles de soutien d’automobilistes et d’ouvriers d’un chantier voisin. Toutes les catégories du personnel se sont mobilisées. Les urgences ont été redirigées et toute la clinique tournait au ralenti, malgré la réquisition d’une partie du personnel ordonnée par le préfet.

La grève s’inscrit dans le contexte de la vente de la clinique, propriété de 160 médecins-actionnaires. Les salariés, les premiers concernés, sont tenus dans l’ignorance des tractations en cours. Le montant de la vente serait d’environ 220 millions d’euros. Plusieurs candidats au rachat se sont présentés. Les salariés ont ainsi vu les représentants de Vivalto Santé, un groupe de 28 cliniques, visiter les services en tenue de bloc, un détail qui a amusé.

Mais les salariés sont aussi inquiets : quelles seront pour eux les conséquences de la vente ? Ils exigent des garanties, surtout sur les effectifs. Ils demandent aussi une prime sur le produit de la vente. Après tout, disent-ils, c’est leur travail qui a fait la valeur de l’entreprise. La direction juge l’idée déraisonnable. L’un des médecins-actionnaires a été plus direct et, se faisant le porte-parole des siens, a déclaré sans honte à des salariés : « Quand tu vends ta maison, tu ne donnes pas d’argent à ta femme de ménage ! »

Sentant monter la détermination des travailleuses et travailleurs à se faire respecter, la direction a tenté d’éteindre le feu qui couvait en annonçant, mardi 26 mars, que la prime gilets jaunes passerait de 150 à 1 000 euros. Peine perdue : la prime, versée avec la paie du mois de mars, est jugée bonne à prendre – « Ça paiera la grève ! », a-t-on entendu – mais elle ne répond pas aux revendications.

Dans la soirée du jeudi 28 mars, 300 salariés réunis en assemblée générale ont donc voté la grève illimitée pour le lundi suivant. L’annonce de la grève pour des motifs similaires au Centre hospitalier privé de Rennes (Vivalto Santé) débutée le lundi précédent a été chaudement applaudie. Un bilan a aussi été fait des exigences exprimées dans la quarantaine de cahiers de doléances circulant depuis un mois dans les services, à l’initiative de délégués CFDT membres du CHSCT. Les revendications les plus massivement avancées sont l’augmentation des salaires, alors que le point d’indice est bloqué depuis cinq ans, et des effectifs supplémentaires, ainsi que l’instauration d’un ratio patients/soignants. Ce sont désormais les revendications de la grève.

Le 1er avril, la direction a refusé ces demandes. Cela n’a pas surpris : les grévistes savent qu’il leur faudra être déterminés pour les imposer. Lors d’une nouvelle assemblée générale, au premier soir de la grève, ils ont voté unanimement sa reconduction.

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