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Dans le monde
Plastiques : ne pas se tromper de pollueurs
WWF, une ONG internationale qui défend l’environnement, vient de rendre public un rapport dénonçant la production industrielle croissante de plastique dans le monde et la pollution qui en résulte.
Selon WWF, la quantité de plastique produite augmentera de 40 % d’ici 2030. Or, une bonne part des 400 millions de tonnes produites annuellement se transforment en polluants terrestres ou maritimes, menaçant de nombreuses espèces et écosystèmes.
La situation des océans est inquiétante. Les déchets s’y agglomèrent en surface en véritables « continents de plastiques ». De gros animaux marins (tortues, requins, cétacés…) peuvent les avaler et mourir par obturation de leur système respiratoire ou digestif. Mais de plus, en se dégradant, les microparticules de plastique tombent en profondeur. Elles peuvent être ingérées par des poissons qui les confondent avec du plancton ou par quantité de petits organismes marins comme de minuscules crevettes vivant jusqu’à 11 000 mètres de profondeur dans une fosse de l’océan Pacifique. La consommation des produits de la mer amène au bout du compte les êtres humains aussi à ingérer des déchets plastiques.
Régulièrement, des campagnes sont lancées pour sensibiliser la population, l’inciter à ne pas utiliser trop de plastique ou à le recycler. Mais ceux qui décident du type et des volumes de production de plastique et des autres polluants sont de grandes entreprises capitalistes. Elles produisent pour vendre, ne se soucient pas de ce qui arrive ensuite et n’ont pratiquement pas d’obligations de ce point de vue. Elles laissent à d’autres le soin de développer les technologies et l’infrastructure permettant le recyclage, qui sont donc toujours très en retard sur la commercialisation des matières polluantes.
L’ancienne navigatrice, Isabelle Autissier, actuellement présidente de WWF France, ajoute que « les industriels essayent toujours de gagner du temps » quand des réglementations anti-pollution sont à l’étude.
Cyniquement ces pollueurs de masse lancent des campagnes de communication sur l’environnement, quitte à travestir la réalité. Ainsi la multinationale Nestlé annonce qu’elle va commercialiser son Nesquik dans un emballage papier recyclable, à côté de la boîte plastique jaune habituelle, qui l’est pourtant déjà. Au passage, cette manipulation du sentiment d’inquiétude des enfants et de leurs parents pour la planète permet à Nestlé de multiplier par trois le prix au kilo de sa poudre chocolatée…
Dire que ce sont les changements dans les comportements individuels qui sauveront l’environnement, c’est chercher à dédouaner les grandes entreprises qui produisent à l’échelle mondiale. Par ces leçons de morale assénées au plus grand nombre, la bourgeoisie se défausse de sa responsabilité dans l’organisation de la société, faisant comme si c’était la population qui choisissait ce qui est produit et comment.
Résoudre les multiples problèmes environnementaux passe par l’expropriation des grandes industries polluantes et la réorganisation de la production pour satisfaire les besoins des 7,5 milliards d’habitants actuels sans mettre en danger la vie des 10 milliards de demain.