Arrêts maladie : non au jour de carence obligatoire !27/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2639.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Arrêts maladie : non au jour de carence obligatoire !

La mission mise en place en septembre dernier par Édouard Philippe, afin de proposer des mesures qui permettent de diminuer les dépenses liées aux arrêts de travail et aux maladies professionnelles, a remis son rapport le 20 février. En premier lieu, elle propose l’instauration pour tous les travailleurs d’un jour de carence non indemnisé en cas d’arrêt maladie.

Actuellement, trois jours de carence existent pour les salariés du privé, mais pour 70 % d’entre eux, la perte de salaire est compensée. La compensation du premier jour serait donc interdite.

Lorsque le gouvernement avait rétabli, au 1er janvier 2018, le jour de carence pour les fonctionnaires, mis en place par Sarkozy et supprimé par Hollande, il évoquait déjà l’exigence d’égalité avec les salariés du privé. C’est toujours au nom de l’égalité que le rapport préconise maintenant d’amputer l’indemnisation des salariés du privé, tout en reconnaissant d’ailleurs que cela ne permettrait pas forcément de faire des économies, les salariés prenant dans ce cas moins d’arrêts de travail, mais sur des périodes plus longues.

Le rapport évoque aussi la mise en place du télétravail pour remplacer certains arrêts maladie, le plafonnement des indemnités, ou la mise en place d’un forfait qui, sous prétexte de simplifier le calcul des indemnités journalières, pénaliserait les salariés. Il y est aussi question d’augmenter les pressions sur les médecins soupçonnés de prescrire trop d’arrêts maladie, en leur soumettant les chiffres de leurs confrères.

Pour tenter de faire passer toutes ces pilules amères, les rédacteurs proposent aussi d’autres mesures censées être favorables aux travailleurs. Mais l’objectif reste clairement de pénaliser financièrement ceux que leur état de santé contraint à s’arrêter.

Pourtant, si le nombre d’arrêts de travail augmente – il est passé de 13,5 à 17 jours par an en moyenne en dix ans – c’est lié à l’aggravation des conditions de travail, avec notamment des maladies du dos et des rhumatismes, ainsi qu’au relèvement de l’âge de la retraite : 42,7 % des arrêts longs seraient pris par des salariés de 50 ans et plus.

Alors, que ce soit au nom d’une meilleure prise en compte de l’indemnisation des salariés les plus précaires ou de l’égalité supposée entre salariés du privé et du public, l’unique objectif de ce rapport est de faire des économies, aux dépens de la santé de l’ensemble des salariés.

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