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Éducation : un plan pour couvrir les suppressions de postes
Le 19 février, le projet de loi « pour une école de la confiance » devait être adopté en première lecture à l’Assemblée. Il a déjà fait couler beaucoup d’encre, engendrant 1 000 amendements.
La principale mesure de cette loi est l’abaissement de l’instruction obligatoire à 3 ans. Il est à noter que, si l’école n’était pas obligatoire dès cet âge-là, 97 % des enfants étaient malgré tout scolarisés dès l’école maternelle. Mais qu’en est-il des moyens permettant aux jeunes enfants de bénéficier d’un enseignement dans de bonnes conditions ? Alors que sont publiées les cartes scolaires, beaucoup de parents et d’enseignants se mobilisent parce que des classes vont fermer, en maternelle en particulier. Ainsi dans le département des Pyrénées-Orientales, 18 classes sont menacées de fermeture à la rentrée 2019. Dans l’Isère, si 31 classes seront ouvertes à la prochaine rentrée, 62 seront fermées. Dans l’Aisne, il y aurait 43 fermetures de classe en écoles primaire et maternelle. Nombre de classes de maternelle regroupent jusqu’à 30 enfants.
Beaucoup de mesures contenues dans ce projet de loi ont de quoi susciter de la méfiance, car elles pourraient servir à baisser les moyens pour l’école, comme la proposition de regrouper école et collège « en un seul établissement public des savoirs fondamentaux », ou encore le fait de confier des heures d’enseignement à des assistants d’éducation se destinant à enseigner, qui pourraient ainsi servir de remplaçants, précaires et pas chers.
La réforme adoptée pour les lycées généraux et professionnels montre bien que les intentions du gouvernement sont de faire des économies sur l’éducation. Le ministre Blanquer a produit tout un argumentaire pédagogique. Mais le nombre d’heures d’enseignement alloué à chaque niveau et à chaque matière diminue. Des enseignements disparaissent de fait, latin ou grec, chinois ou arabe. En lycée professionnel, les heures consacrées aux matières générales diminuent. Des filières disparaissent.
Voilà comment, alors même que 30 000 élèves de plus sont attendus pour la prochaine rentrée, Blanquer veut atteindre son objectif, qui est la suppression de 2 650 emplois d’enseignants dans les collèges et lycées publics. Rien ne dit cependant qu’il parviendra à ses fins, car nombre d’enseignants, de parents et de lycéens continuent à s’opposer à cette politique.