Belgique : la grève du 13 février20/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2638.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : la grève du 13 février

Mercredi 13 février , une grève générale a été organisée en Belgique par les trois organisations syndicales, socialiste, chrétienne et libérale. Une grande partie du pays s’est arrêtée, aussi bien en Flandre qu’en Wallonie, les transports ont été très ralentis, les aéroports en partie fermés, la production des usines très perturbée ou interrompue.

Des dizaines de milliers de travailleurs ont pu exprimer à cette occasion leur colère contre le blocage des salaires imposé par la loi de compétitivité. Sur la base de celle-ci, les hauts fonctionnaires de la Banque nationale chargés de la norme salariale ont pu offrir au patronat un prétexte légal pour exiger de limiter les augmentations de salaire à 0,8 % maximum au-delà de l’indexation des salaires pour la période 2019-2020. Non seulement l’indice est tronqué et ne reflète pas la hausse réelle du coût de la vie, notamment des carburants, mais cette augmentation maximale de 0,4 % par an est ridicule : 6 euros par mois maximum pour un salaire de 1 500 euros, et les entreprises ne sont même pas tenues de l’accorder !

Mais c’est aussi la colère face à un recul général des droits des travailleurs, face aux emplois de plus en plus flexibles et précaires, à la pression au travail alors que l’âge de la pension a été relevé à 67 ans. Cette colère se tourne contre le gouvernement et les ministres qui prétendent, contre l’évidence, que le chômage recule et le pouvoir d’achat augmente.

En fait, les appareils syndicaux se gardent de donner une perspective à cette colère et de poursuivre la mobilisation. Le front commun syndical ne revendique que 1,5 % d’augmentation salariale pour les deux ans (11,25 euros par mois !), alors que les entreprises affichent des profits record. Les piquets de grève et les actions ont été décidés par les états-majors syndicaux seulement 48 heures à l’avance, sans assemblées, sans réelle mobilisation. Les travailleurs étaient incités à rester chez eux, les piquets de grève étaient tenus par les délégués syndicaux.

Cette grève a été décidée par les organisations syndicales surtout pour justifier les accords au rabais qu’elles souhaitent conclure avec les fédérations patronales lors des prochaines négociations. Elles sont guidées par la crainte de voir leur rôle de partenaires sociaux remis en cause, notamment de perdre la gestion du versement des indemnités de chômage.

Au-delà de cette grève, le mouvement des gilets jaunes a rencontré un écho favorable parmi les travailleurs en Wallonie et aussi en Flandre. La nécessité de se défendre contre un avenir toujours plus menaçant est discutée. Certains ont participé aux initiatives de blocage des gilets jaunes organisées près de leur entreprise. Mais, depuis le mois de novembre, les dirigeants syndicaux n’ont jamais tenté de renforcer ce début de mobilisation. Les travailleurs devront vaincre la pression des patrons mais aussi l’inertie des bureaucrates syndicaux.

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