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Dans les entreprises
Hôpitaux : contre la dégradation du service
Pour Agnès Buzin, la ministre de la Santé, « tout va très bien, madame la Marquise » dans les hôpitaux. Pourtant, un peu partout, les soignants tirent la sonnette d’alarme sur le manque d’effectifs qui leur impose un rythme de travail épuisant, tandis qu’ils ne peuvent pas accueillir les malades dans les conditions qu’ils seraient en droit d’attendre.
Ces quelques échos des correspondants LO donnent un aperçu de ce que les hôpitaux subissent du fait des restrictions budgétaires.
Le Havre : mobilisation aux Urgences de l’hôpital
Depuis le 19 janvier, les salariés des Urgences du groupement hospitalier du Havre se mobilisent pour obtenir davantage de moyens. Comme dans de nombreux services d’urgence du pays, la situation y est catastrophique. Au Havre, depuis 2010, le nombre de passages aux Urgences est passé de 30 000 par an à 46 800. Depuis le début de l’année 2019, selon les chiffres de la direction, il y a eu 140 passages quotidiens, contre 130 auparavant.
Deux infirmières, citées par Le Havre libre du 1er février, racontent : « Plusieurs personnes peuvent attendre quarante minutes en salle d’attente, couchées, avant de pouvoir aller uriner, car nous nous occupons déjà d’une personne… Comme ce monsieur, en crise de tétanie qui aura dû, durant dix minutes, rester allongé à même le sol, en salle d’attente, entre les deux portes des toilettes, faute de brancard. » Le temps d’attente avant une prise en charge médicale peut atteindre sept heures.
Alors qu’il manque 20 infirmières et 24 aides-soignantes, la direction envisage de créer 3,5 postes ! Le personnel demande également du matériel et des locaux adaptés : « Les brancards déjà rouillés n’ont, pour certains, plus de revêtement plastique, la mousse est apparente. » En grève lundi 28 janvier, ils ont assuré un service minimum. Devant l’inertie de l’Agence régionale de santé, ils comptent bien remettre cela.
Urgences au CHRU de Nancy : faut pas être pressé !
Selon la Cour des comptes, le temps moyen de passage aux Urgences au CHRU de Nancy est de cinq heures, alors que la moyenne nationale est de deux heures. La presse régionale est remplie d’articles sur le déficit du CHU, plombé par les dettes et par l’absence de moyens mis à sa disposition par un État tout occupé à soigner le grand capital et les banques.
Le vrai déficit est celui des moyens mis au service de la santé pour s’occuper correctement des malades. Ce rapport de la Cour des comptes en est l’illustration.
Quand on va aux Urgences, c’est qu’il y a urgence, non ?
CHU Toulouse : grève en Néonatologie
Les soignants du service de néonatologie de l’Hôpital des enfants à Purpan, à Toulouse, sont en grève depuis le 1er janvier. Dans ce service, spécialisé dans la prise en charge des bébés grands prématurés ou porteurs de lourdes pathologies pour tout le secteur Midi-Pyrénées, le sous-effectif est permanent et le personnel épuisé. Cet été déjà, huit lits avaient été fermés par manque de matériel et de personnel.
Les grévistes réclament l’embauche d’une dizaine de puéricultrices, le remplacement des absences, et des plannings corrects, afin de pouvoir assurer correctement les soins spécifiques essentiels au bon développement de ces nouveau-nés.
Mais, pour la direction, l’effectif est au complet, d’après les normes de l’Agence régionale de santé. Des normes qui font peu de cas des soignants et des soignés.