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Leur société
Écoles – Marseille : il y a urgence !
Mardi 12 février, le tribunal administratif de Marseille a annulé le projet du maire Jean-Claude Gaudin de rénover ou construire 34 écoles dans le cadre d’un partenariat public-privé qui aurait coûté plus d’un milliard d’euros à la ville.
Voté au conseil municipal d’octobre 2017, en réponse à une campagne de presse nationale qui révélait le délabrement des écoles marseillaises, qualifié de « honte de la République », ce partenariat public-privé (PPP) avait été contesté dès le début par des enseignants et des parents. Ils s’alarmaient à la fois du petit nombre d’écoles concernées par ce projet (une trentaine sur les 444 écoles de la ville) et du coût important pour les finances publiques.
Plusieurs recours avaient alors été déposés devant la justice par un collectif formé des principaux syndicats d’enseignants, d’une association de parents d’élèves et de contribuables hostiles au PPP. En annulant celui-ci, le tribunal valide l’argument du collectif selon lequel la construction et l’entretien des bâtiments scolaires par des opérateurs privés, moyennant le versement par la ville d’un loyer sur 25 ans, lui coûterait à la fin plus cher que si elle en gardait la maîtrise. Les opposants politiques de Gaudin, qui préparent les élections municipales de 2020, crient victoire, mais la mairie pourrait bien faire appel.
En attendant, l’état catastrophique des écoles marseillaises continue de s’aggraver. Fin janvier, un plafond s’effondrait dans une école élémentaire, alors que les enfants étaient en classe de sport. Début février, une école maternelle était privée de chauffage pendant plus d’une semaine à cause d’une pompe non réparée, la température y tombant à 10°C. Et les écoles plus récentes ne sont pas forcément mieux loties. Ainsi l’école de la Busserine, inaugurée en 2015, subissait des odeurs persistantes, dont le directeur se plaignait depuis le début à la mairie. Une inspection menée en janvier 2019 révèle que les sanitaires n’ayant jamais été reliés au tout-à-l’égout, les déchets s’accumulaient sous l’école !
La décision de justice est un revers pour le maire. Mais pour le personnel, comme pour les parents, un véritable plan de construction et de rénovation des écoles reste à imposer.